Le jazz n’est évidemment pas qu’une affaire d’hommes. La preuve avec ce petit tour d’horizon féminin.
Lorsqu’il s’agit d’associer musique, femme et Japon, la plupart du temps, on évoque irrémédiablement les noms de Kyary Pamyu Pamyu ou des membres d’AKB 48, stars de ce Cool Japan dont on finit par se lasser tant elles donnent l’impression d’être peu inspirées par la musique. Réduire la scène musicale féminine à ces jeunes femmes qui dominent les ventes de disques dans l’archipel est évidemment un peu facile. Car il existe de nombreuses musiciennes qui méritent d’être mises en avant pour leur incroyable talent. Parmi elles, certaines tentent de se frayer un chemin dans le monde du jazz et leur renommée commence à prendre de l’ampleur.
On peut citer Terakubo Erena dont la maîtrise du saxophone alto lui vaut, malgré ses 20 ans et quelques, d’avoir attiré l’attention du grand Watanabe Sadao alors qu’elle n’était encore qu’une adolescente. Originaire de Hokkaidô, celle qu’on surnomme North Bird (l’oiseau du nord), titre de son premier album (2010), a déjà travaillé avec des légendes comme Kenny Barron et Ron Carter pour ses deux derniers albums New York Attitude (2012) et Burkina (2013). Son style nous transporte dans des atmosphères légères et relaxantes parfaitement adaptées lorsqu’on veut prendre un peu de repos après une journée bien remplie.
La pianiste Uehara Hiromi est beaucoup moins “tranquille”. C’est sans doute l’une des musiciennes les plus talentueuses de sa génération et son succès international témoigne de la qualité de ses interprétations. Hiromi, c’est son nom de scène, doit également sa popularité à ses concerts au cours desquels elle dégage une énergie qui ne laisse personne indifférent. Elle a enregistré près d’une dizaine d’albums qui s’écoutent quand on a un petit coup de mou.
Une autre pianiste Morita Manami a aussi percé ces dernières années grâce à sa volonté de sortir des sentiers battus. Son premier album Colors sorti en 2009 avait été tout de suite salué par la critique. Sa notoriété avait même dépassé le cadre des amateurs de jazz après que la chaîne TV Asahi a décidé, en 2011, de choisir l’une de ses musiques pour le générique de son journal télévisé. Sa dernière livraison When Skies Are Gray (2012) rappelle par certains côtés le toucher d’un Brad Meldhau et une sensibilité à fleur de peau.
Avec ces quelques exemples, il ne sera plus possible de ne citer que les vedettes de la pop mièvre made in Japan lorsqu’on vous demandera d’évoquer la musique et les femmes au Japon.
G. B.
rendez-vous
Vendredi 26 et samedi 27 février à 20h, vous pourrez aller à la rencontre du Terumasa Hino Special Quintet à la Maison de la culture du Japon à Paris au sein duquel figure la formidable Terakubo Erena au saxophone alto. Elle sera entourée de Hino Terumasa à la trompette, Ishii Akira au piano, Sugimoto Tomokazu à la contrebasse et Ishiwaka Shun à batterie.
Tarif 15 € / Réduit 13 € / Adhérent MCJP 11 €
http://www.mcjp.fr/
101 bis, quai Branly
75015 Paris