Afin d’améliorer encore l’image publique de son projet, le comité avait espéré convaincre l’équipe du Japon d’utiliser son bobsleigh, mais hélas elle a opté pour un modèle européen pour les Jeux olympiques d’hiver de Sochi 2014 et ceux de PyeongChang en 2018. Finalement, la fédération jamaïcaine de bobsleigh a décidé de faire appel à son bobsleigh dans le but de se qualifier pour l’épreuve de l’an prochain. Si les Jamaïcains y parviennent, cela coïncidera avec le 30e anniversaire de leurs débuts dans cette discipline qui avait inspiré le film Rasta Rockett réalisé par Jon Turteltaub en 1994. Les entreprises japonaises ont dû faire quelques ajustements pour répondre aux besoins de la nouvelle équipe. Tandis que les modèles antérieurs développés pour les athlètes japonais avaient un intérieur relativement spacieux, celui produit pour les Jamaïcains se concentrera sur une réduction de la résistance à l’air. “Jusqu’à présent, les sportifs devaient s’adapter au bobsleigh”, explique Hosogai Shun’ichi. “Nous avons décidé de faire le contraire et d’adapter notre bobsleigh aux athlètes qui l’utilisent. Nous adoptons donc une approche totalement différente.”
L’espoir de Hosogai Shun’ichi de permettre à la Jamaïque de remporter une médaille olympique est peut-être un peu exagéré, mais il n’en reste pas moins que le quartier d’Ota doit changer pour survivre et prospérer. D’un côté, les petites entreprises japonaises n’ont pas le capital nécessaire pour étendre leurs activités à des pays de production de masse tels que la Chine ou la Corée. En outre, elles devraient cesser de dépendre des grandes entreprises ou du gouvernement qui leur traçaient jusqu’à présent le chemin. Elles devraient plutôt apprendre à innover. La seule solution consiste à adopter une nouvelle stratégie et à pénétrer dans une industrie manufacturière haut de gamme plus personnalisée, dominée par des pays comme l’Allemagne et l’Italie.
Jean Derome