Quel est le point positif sur lequel le Japon devrait davantage communiquer ?
N. F. : Sa diversité culturelle. Le Japon possède une richesse culturelle de grande qualité qui mérite d’être mieux exposée. Il faudrait investir davantage dans le développement des ressources humaines. Ça vaut le coup car, par exemple, la qualité de la littérature japonaise est aujourd’hui au niveau international. Il faudrait présenter dans le reste du monde de bons ouvrages au lieu de mettre en avant des produits que l’on veut imposer pour des raisons politiques et commerciales. C’est valable pour tous les domaines.
On trouve dans vos livres toujours la même idée selon laquelle un jour notre heure viendra. Est-ce une façon de vous motiver ?
N. F. : J’avance dans la vie en me disant “Tu verras !”. Mais cela ne veut pas dire que je recherche la réussite sociale, c’est ma façon de tracer mon chemin. Après avoir obtenu certains prix littéraires, on me demande pourquoi, malgré mon succès, je fais encore naître des personnages qui ont des difficultés à vivre. Mais ce genre de récompenses rendent-elles notre vie plus facile ? Je ne sais même pas ce que c’est la réussite et je ne crois pas avoir réussi quoi que ce soit. Je ne suis pas encore devenu l’écrivain idéal que j’aurais aimé être. J’ai encore beaucoup à faire. Je mourrai même en pensant que mon heure viendra un jour. (rires) Je pense que la vie d’un écrivain s’arrête au moment où il est satisfait de son ouvrage. Quand on exerce un métier, il faut toujours chercher à évoluer. C’est vrai dans tous les domaines, je pense.
Propos recueillis par K. R.
Références
Nakamura Fuminori est né en 1977. Après ses études, il se lance dans la littérature avec Revolver (Jû, trad. par Myriam Dartois-Ako, éd. Philippe Picquier) qui lui vaut le prix du jeune écrivain décerné par la revue Shinchô. En 2010, Pickpocket (Suri, trad. par Myriam Dartois-Ako, éd. Philippe Picquier) lui rapporte notamment le prix Zoom Japon. Son dernier roman L’Hiver dernier, je me suis séparé de toi (Kyônen no Fuyu, Kimi to Wakare, trad. par Myriam Dartois-Ako) est paru chez Philippe Picquier début 2017.