Le secteur associatif au Japon est plus restreint et moins avancé que dans des pays comme les Philippines ou l’Inde, en termes de professionnels rémunérés, d’influence sur les politiques publiques et de reconnaissance par le grand public. Pourquoi pensez-vous que moins de 30 % des Japonais font confiance aux ONG ?
C. M. : De nombreux Japonais ne voient pas pourquoi le bien-être social devrait être pris en charge par le gouvernement ou les entreprises. Deuxièmement, les gens ordinaires n’ont généralement pas la possibilité de s’engager dans des associations, donc ils ne savent pas comment elles fonctionnent. Et enfin, les gens ici n’ont pas le sentiment de collaborer les uns avec les autres comme on peut le voir dans d’autres pays. Vous pouvez le voir même parmi les associations elles-mêmes comme je vous l’ai raconté. Ils semblent ne pas avoir une vision d’ensemble. Des gens me disent parfois “Eh bien Charles, juste donner de la nourriture aux gens ne change pas vraiment la situation.” Je leur réponds qu’ils ont raison. Vous avez 100 % raison. Mais ce que nous faisons ici, c’est de répondre à un besoin humain fondamental.
Propos recueillis par J. D.