En vous y rendant vers 9h30 avant l’arrivée massive des hordes de touristes, la première chose que vous remarquerez lors de votre déplacement le long des bâtiments du terminal du ferry, sous le soleil chaud du matin, est la présence de biches. “Comme c’est mignon des biches apprivoisées dans les rues !” vous direz-vous. Mais attention. Au moment où vous tenterez de faire un selfie avec votre téléphone, elles n’hésiteront pas à se ruer vers votre glace, votre sandwich, vos provisions, votre chapeau ou tout ce qu’elles penseront pouvoir manger. Censées être des messagers des dieux, elles parcourent les rues sans entrave et repartent sans être inquiétées avec le fruit de leur vol.
Sur la courte promenade qui mène du terminal au sanctuaire d’Itsukushima, longez plutôt Omote-Sandô, la principale rue commerçante au lieu de suivre le sentier du front de mer. On y trouve de nombreux restaurants et des boutiques de souvenirs des deux côtés. À ce moment de la journée, le bruit des stores métalliques l’envahit petit à petit au fur et à mesure que les magasins ouvrent les uns après les autres.
Vous ne pouvez pas échapper au parfum des huîtres qu’apporte la brise. Les huîtres sont la principale gourmandise de Miyajima. La région représente 70 % de la production totale du Japon. Pendant le trajet en ferry jusqu’à l’île, vous aurez remarqué les parcs à huîtres qui parsèment la baie de Hiroshima comme des radeaux de bois auxquels les coquillages sont suspendus.
Les huîtres sont connues ici comme étant le lait de la mer, en raison de leur contenu nutritionnel élevé. Vous les trouverez dans des plats de riz, des nouilles, des ragoûts ou simplement grillées à l’entrée des boutiques. C’est la raison pour laquelle Omote-sandô est toujours enveloppé dans un air marin parfumé aux huîtres grillées.
Si les huîtres ne sont pas votre tasse de thé, tournez-vous vers un nigirinbo – brochette de pâte de poisson garnie de bacon, de fromage, d’asperges ou d’autres délicieux ingrédients. On en trouve à emporter dans de nombreux magasins le long de la rue.
Mais si vous souhaitez quelque chose de plus consistant, il existe une autre spécialité locale : l’anago ou congre du Japon. Comme pour les huîtres, l’anago est préparé de multiples façons. Le plat le plus typique est l’anago meshi, c’est-à-dire servi sur un lit de riz. Le restaurant Tachibana, situé au début d’Omote-sandô, sert pour sa part l’anago udon, plat où il a remplacé le riz par des nouilles épaisses. C’est le moment de vous mettre à l’aise sur le tatami et de déguster votre bol de nouilles rempli de généreux morceaux d’anago bien tendre, ainsi que des tranches roses et blanches de pâte de poisson chikuwa, des algues wakame et un œuf cru tourbillonnant au milieu de ses fils jaunes. C’est un plat succulent et copieux, beaucoup plus consistant que son homologue plus célèbre à base de riz.
Une autre option amusante est le Yasokoi, un restaurant de plain-pied le long du front de mer parallèle à Omote-sandô. Ici, non seulement vous pouvez vous asseoir près de la fenêtre et profiter de vues sublimes sur la baie, mais vous pouvez également vous faire un petit plaisir avec l’anago okonomiyaki, fusion entre le congre de Miyajima et l’okonomiyaki, cette merveilleuse crêpe garnie d’une montagne de chou, de calmars, de haricots, de porc et d’œuf, symbole culinaire de Hiroshima. Une fois cette dégustation terminée, vous serez d’attaque pour une journée bien remplie de visites.