La réputation des voitures japonaises n’est plus à faire en Afrique où les clients sont de plus en plus nombreux.
Créée en 1993, la société SBT Japan est le leader des exportations de voitures d’occasion japonaises dans le monde. L’entreprise compte cinq bureaux au Japon et 45 agences sur tous les continents, dont 12 en Afrique. Avec un chiffre d’affaires en hausse constante, SBT Japan concurrence les marchés européens automobiles grâce aux 1 200 employés recrutés par la maison mère, et dispatchés sur le terrain. Dans leur QG de Yokohama, on entend parler toutes les langues au téléphone : un quart de l’effectif est étranger, une globalisation dont l’entreprise est fière. Chargés de l’entretien des véhicules avant l’expédition, du nettoyage, du check up technique, puis de la vente, les employés de SBT doivent offrir un service de qualité, le fameux “made in Japan”. Rencontre avec Moussa Traore, responsable des ventes en Afrique centrale.
SBT Japan compte des Marocains, des Camerounais, des Pakistanais, de quelle nationalité êtes-vous et qu’est-ce-qui vous a amené à travailler dans cette entreprise ?
Moussa Traore : Je suis né au Burkina Faso en 1975. Je suis arrivé au Japon à 33 ans. A l’époque nous étions très peu de ressortissants d’Afrique de l’ouest. J’ai appris les bases du japonais et me suis marié avec une Japonaise en 2007. En 2014, j’ai eu la chance de trouver un travail chez SBT. Le gros avantage ici, c’est qu’on peut travailler sans parler couramment japonais, quelques notions suffisent. Ce qui est important, c’est surtout l’étude du marché et la communication avec nos clients à l’étranger, en anglais, français et bien sûr en dialecte local.
SBT Japan a déjà développé un large marché d’exportation d’occasion au Congo Kinshasa. Vous vous occupez de ce territoire en particulier ?
M. T. : Je m’occupe de tout le territoire congolais, la RDC et le Burundi. En effet, la RDC est le deuxième plus gros marché d’exportation africain après le Kenya. Nous avons deux agences à Kinshasa et Lubumbashi. La RDC a la particularité d’utiliser les deux conduites : à Kinshasa, c’est surtout le « left hand drive » (LHD), c’est-à-dire le volant à gauche avec des voitures d’exportation des Etats-Unis ou d’Europe. Mais si vous allez vers l’est à Lubumbashi, vous allez voir que 70 % des véhicules sont des voitures japonaises avec le volant à droite ! Ce qui est sûr, c’est que les congolais préfèrent les véhicules qui viennent directement de Yokohama: c’est la réputation du “made in Japan”.
Vous développez maintenant des marchés sur l’Afrique de l’Ouest ?
M. T. : Nous avons ouvert une agence au Bénin en 2015 qui vend des véhicules SBT en provenance de l’Europe et aussi du Japon directement. Mais c’est plus difficile que l’Afrique centrale en raison de sa proximité avec l’Europe. Beaucoup d’investisseurs européens ou libanais possèdent déjà de grands parcs automobiles dans les ports comme Lomé ou Cotonou. Mais c’est une question de temps. A présent, nous visons aussi la Côte d’Ivoire et le Ghana qui sont des marchés stratégiques pour toute l’Afrique de l’Ouest.