En 2008, vous avez enseigné à l’université Zokei de Nagoya où vous avez enseigné le manga comme forme d’expression moderne et vous organisez actuellement une série documentaire sur la chaîne NHK Education où vous présentez des mangakas et explorez leurs styles. Quelle est la situation actuelle du manga tant du point de vue artistique que commercial ?
U. N. : Le manga est un immense réservoir à l’intérieur duquel vous trouvez des personnes et des styles différents qui n’ont rien à voir les uns avec les autres. Il est donc difficile de parler de manière exhaustive du manga. Cela dit, il est indéniable que les ventes diminuent. Cela est dû en partie à l’attitude des éditeurs. Je pense que les éditeurs de mangas en voulaient davantage auparavant. Je me souviens que, par le passé, mon éditeur était toujours derrière moi, me poussant à écrire quelque chose – n’importe quoi – tant que cela avait une valeur commerciale. Mais aujourd’hui, il semble que de nombreux éditeurs ne se soucient plus guère de savoir si votre travail va se vendre ou non. Ils sont juste heureux avec une bonne histoire. À mon avis, ils se méprennent sur la relation artiste/éditeur. Leur objectif principal devrait être de faire un succès et laisser l’artiste s’occuper de l’aspect créatif de l’entreprise.
Propos recueillis par Jean Derome