Documentariste et auteur de fictions, Funahashi Atsushi multiplie les projets ambitieux.
Si ses documentaires comme Futaba kara tôku hanarete (Nuclear Nation, 2012) lui ont permis d’obtenir une reconnaissance internationale, Funahashi Atsushi est aussi un extraordinaire réalisateur de fictions dans lesquelles la part documentaire n’est jamais tout à fait oubliée. Son ouverture d’esprit en fait un des cinéastes les plus intéressants de sa génération.
Vous avez commencé comme réalisateur en Amérique où vous êtes allé étudier le cinéma après vos études à l’Université de Tôkyô.
Funahashi Atsushi : Au Japon, j’avais tourné quelques petits films en 8mm – rien qui vaille la peine d’être montré –, mais je me concentrais principalement sur l’histoire et la théorie du cinéma. Mon professeur était Hasumi Shigehiko, un critique de cinéma très influent qui avait parmi ses élèves de futurs réalisateurs comme Kurosawa Kiyoshi, Aoyama Shinji (voir pp. 4-5) et Suo Masayuki. À l’époque, je ne pensais pas vraiment me lancer dans la réalisation. Je me considérais plus comme un cinéphile.
Et puis vous êtes parti aux Etats-Unis…
F. A. : Oui, j’ai été admis à l’American Film Institute de Los Angeles et à la School of Visual Arts de New York. Je m’intéressais surtout au cinéma indépendant (Jim Jarmush, Spike Lee), et je voulais faire quelque chose comme ça moi-même, alors j’ai choisi cette dernière école. Puis, après avoir tourné quelques films en 16 mm, j’ai fait mes débuts avec Echoes (2002) avec une équipe composée d’étudiants locaux et internationaux, et un casting d’acteurs new-yorkais. Ce qui est génial avec les films indépendants à New York, c’est qu’il y a un énorme groupe d’acteurs en herbe qui sont disponibles gratuitement. J’ai vraiment aimé cette communauté. J’ai fini par y rester dix ans. J’y ai réalisé des films tout en travaillant comme assistant pour gagner ma vie.