Quel message vouliez-vous transmettre avec ce film ?
M. Y. : Vous ne savez jamais quand votre vie prendra fin. Alors, comment allez-vous la vivre ? Que voulez-vous accomplir ? Évidemment, chacun a une réponse différente, mais nous avons tous en commun le désir de profiter de ce que nous avons de mieux. Pour moi, c’est la seule chose que nous devrions garder à l’esprit. Ce n’est certes pas très profond, juste une idée simple, mais c’est tout de même très important. Après tout, nous n’avons qu’un temps limité à consacrer à ce monde. La mort n’est que le dernier acte de notre vie. Nous devrions simplement accepter cette idée et profiter au maximum de notre vie, par exemple en partageant notre temps avec notre famille et les gens que nous aimons.
Il y a quelque temps, j’ai trouvé sur Internet ce que nous pourrions appeler vos premiers débuts – un court métrage intitulé Zenmai-shiki fûfu (Clockwork). C’est un petit film très original. Qu’est-ce qui vous a inspiré à raconter une telle histoire ?
M. Y. : Après avoir entendu certains de mes amis se plaindre de leur mariage, j’ai commencé à me demander pourquoi les gens se mariaient. Pourquoi et comment choisissions-nous notre partenaire ? Il me semble que nous sommes principalement intéressés par ce que nous pouvons obtenir les uns des autres. Est-elle bonne pour le ménage ou la cuisine ? Est-elle capable d’élever nos enfants ? Est-il un travailleur acharné ? Son salaire est-il assez élevé ? En d’autres termes, nous nous traitons les uns les autres comme des outils. Nous faisons en sorte chacun que l’autre puisse travailler pour nous. C’est une approche très utilitariste, voire égoïste, du mariage qui a très peu à voir avec l’amour. C’est pourquoi un nombre croissant de personnes finissent par divorcer.
Je suis sûr que vous réfléchissez déjà à votre prochain film.
M. Y. : Même si je ne connais pas encore bien le cinéma, je peux déjà voir ce qui ne va pas avec le marché japonais : il est simplement trop réduit et replié sur lui-même. Quand j’ai présenté mon film à l’étranger, j’ai réalisé que l’ouverture à l’étranger pourrait être la meilleure façon de continuer à faire des films. Je sais que c’est difficile, mais j’espère, tôt ou tard, travailler ailleurs. J’aimerais tourner un film en France.
Propos recueillis par G. S.