Dans ses films, Ishii Yûya offre à ses contemporains une matière à réflexion empreinte d’une grande poésie.
A34 ans, le cinéaste a déjà douze films à son actif dans lesquels il porte un regard éclairant sur l’évolution de la société nippone. Il est notamment très sensible à la façon dont les gens ont du mal à communiquer aujourd’hui.
Vous avez étudié à l’Université des Arts d’Ôsaka. Je suppose que vous aviez une idée assez précise de ce que vous vouliez faire dans la vie.
Ishii Yûya : Oui, je savais que je ne travaillerais jamais dans une banque (rires). En fait, je pensais faire des films dès mon entrée à l’université même si c’était encore un peu vague. Je n’avais jamais tourné de vidéos ni de films en 8mm, et je n’avais pas beaucoup fréquenté les salles de cinéma.
Pourtant, une fois que vous avez décidé de devenir réalisateur, vous n’avez pas perdu de temps pour tourner votre premier film.
I. Y. : Oui, Mukidashi Nippon (Bare-Assed Japan), mon travail de fin d’études, est sorti en 2005.
Vos premières œuvres étaient des comédies noires à petit budget qui, derrière leurs intrigues bizarres, ont mis en lumière de graves problèmes sociaux. Pourquoi ce genre de films ?
I. Y. : Difficile à expliquer… Tout d’abord, à cette époque, je n’avais ni l’argent ni les compétences pour faire de plus gros films. Le bricolage était donc la seule option disponible. En ce qui concerne les sujets, je suppose que lorsqu’on est jeune, on est attiré par des histoires étranges.