Deux ouvrages récents permettent de saisir la façon dont les Japonais aménagent et vivent leurs espaces.
A l’approche de la Coupe du monde de rugby en 2019 et des Jeux olympiques de 2020, Tôkyô fait peau neuve pour accueillir au mieux un nombre considérable de touristes. Aujourd’hui, si dans le métro, l’annonce de la plupart des stations se fait aussi en anglais, chinois et coréen, leurs noms figurent également en différents “alphabets” mais aussi, grande innovation à l’intention des étrangers, elles figurent sur certains plans avec des numéros !
Comparée à 1964, date des premiers JO de Tôkyô, il ne fait aucun doute que la densité de la population de la capitale impose de nouvelles contraintes pour remédier au manque d’espace : toujours plus haut ! Toujours plus bas ! Chaque mois, de nouveaux immeubles dépassant les quarante étages poussent comme des champignons et on reste surpris par le nombre d’allées souterraines commerçantes autour des plus grandes gares de la mégalopole. En 1961, Tôkyô ne disposait que de trois lignes de métros ; depuis sept nouvelles lignes ont été creusées dont certaines, les plus récentes à plus de 40 mètres de profondeur !
Face à la sidération que peut provoquer chez le touriste les vagues de foules se déversant aux sorties des gares aux heures de pointe, feuilletons les pages d’une promenade ludique proposée par l’ouvrage USAGES-Tôkyô. “A partir de longues déambulations piétonnes dans différents quartiers et de milliers de photographies, nous avons redessiné une sélection de scènes de rue”. C’est par cet avant-propos que ses auteurs, architectes-urbanistes français accompagnés de collègues japonais ainsi que d’une vingtaine de leurs étudiant(e)s, nous invitent à sillonner 18 quartiers de la mégalopole en levant le voile sur une centaine de lieux. Le procédé de leur démarche, plus original que de simples photos, nous permet de poser un autre regard sur le paysage urbain de Tôkyô grâce aux dessins en situant le lieu et accompagnés de légendes bilingues (français, anglais) très utiles qui nous permettent de “hiérarchiser la lisibilité des usages dans l’espace” en faisant ressortir le détail qui frappe.