Enchantée par la découverte de Radiant, Yonemura Yûko entreprend de porter le projet d’adaptation de l’œuvre française par le studio d’animation de la NHK : une première pour un manga venu de France. “Ce qui nous a tout de suite plu dans Radiant, c’est son histoire, le caractère de ses personnages, sa vision manichéenne du monde qui parle aux enfants, poursuit Yonemura Yûko. On est clairement dans la veine des grands classiques du manga shônen, telle que nous le concevons au Japon. En parallèle du récit, on apporte de nouvelles problématiques propres à Radiant. En effet, en arrière-plan des aventures de Seth, on trouve des messages forts vis-à-vis du racisme et de la discrimination, thèmes qui nous ont semblé intéressants à aborder et à analyser.”
La productrice affiche un sourire radieux. L’engouement autour de cet anime qui sera diffusé sur la chaîne éducative NHK E, à compter du mois d’octobre prochain est pour elle, signe d’un succès prometteur au Japon, mais aussi dans le monde. “Tout en respectant le plus pur esprit du manga japonais, Radiant innove et évolue dans un univers fantastique riche et passionnant à découvrir. Je pense que c’est un anime qui plaira aux Japonais et qui a le potentiel de séduire les enfants du monde entier, peu importe leurs pays d’origine.”
Mais concrètement comment le dessin du Toulousain Tony Valente, auteur de la série, a-t-il réussi à toucher le cœur des producteurs de la NHK, l’un des plus grands du pays en la matière ? Pour comprendre le parcours hors-du-commun de ce manga français il faut remonter à quelques années en arrière. L’histoire du succès de Radiant commence en juillet 2013 lorsque le premier tome est publié chez Ankama. L’ouvrage retrace les aventures de Seth, un aspirant sorcier de la région de Pompo Hills. Comme tous les sorciers, c’est un “infecté”, c’est-à-dire l’une des seules personnes à avoir survécu au contact des méchants Némésis. Son apparente immunité et sa témérité lui font choisir une voie : celle de la lutte contre ces monstres. Lui-même également poursuivi par l’Inquisition, Seth cherche le Radiant, le nid des Némésis, dans le but de le détruire et de débarrasser définitivement le monde des Forces du Mal. L’univers fantastique riche et coloré dans lequel se déroule l’intrigue promet beaucoup de rebondissements et n’est pas sans rappeler des héros bien connus de tous, comme Dragon Ball Z, Naruto ou One Piece dont Tony Valente est un admirateur de la première heure.
Agé de 34 ans, le mangaka toulousain a en effet été biberonné à l’animation japonaise et confie volontiers avoir découvert les dessins animés japonais dans le Club Dorothée lorsqu’il était enfant. Il ne nie pas cette influence dans son parcours et parmi les mangas qui l’ont influencé, il cite justement les classiques cités précédemment ainsi que Full Metal Alchemist. Tous sont des piliers du manga dit “shônen”, des aventures plutôt à destination des jeunes garçons, pré-adolescents. Dès sa sortie en 2013, Radiant est un carton dans l’Hexagone. Et Tony Valente, qui réside désormais à Montréal, au Canada, planche actuellement sur le tome 10 des aventures de Seth. Il est attendu au Japon à l’automne pour le lancement de la diffusion de l’anime, mais avant cela, il sera présent à la Japan Expo 2018 de Paris pour aborder le projet de son adaptation télévisuelle et présenter quelques images en avant-première.