Grâce à l’opiniâtreté de son arrière petite-fille, l’œuvre de Kawanabe Kyôsai n’est pas tombée dans l’oubli.
Le peintre Kawanabe Kyôsai (1831-1889) a joué lui aussi un rôle important a l’époque du japonisme. Sa rencontre avec Émile Guimet et Félix Regamey, ses dessins utilisés en France comme décor d’assiettes ou pour illustrer des proverbes en sont le témoignage. Son arrière petite-fille qui a fondé, en 1977, à Warabi, dans la préfecture de Saitama, un musée consacré à son œuvre (http://kyosai-museum.jp), évoque son souvenir.
Qui était Kawanabe Kyôsai et pourquoi avez-vous créé ce musée ?
Kawanabe Kusumi : Kawanabe Kyôsai est encore connu de nos jours à l’étranger. Au Japon, il fut un peintre célèbre jusqu’à la Seconde Guerre mondiale puis injustement oublié. Il a laissé 3 000 œuvres à notre famille, des dessins préparatoires, des croquis, des matériaux qu’il utilisait, etc. Je suis née et j’ai été élevée dans cet environnement. Alors que le nom de Kyôsai disparaissait peu à peu de l’histoire de l’art et qu’on le critiquait sans raison, je me suis dit qu’il ne méritait pas un tel sort et que je devais faire reconnaître son œuvre. C’est ainsi que j’ai entrepris tout d’abord de consacrer une partie de ma maison à l’exposition de ses œuvres puis d’en faire un musée. J’ai ensuite fondé la revue Kyôsai Kenkyû, “Revue de recherches sur Kyôsai” (nous en sommes au numéro 126). Petit à petit, j’ai acheté ses œuvres, j’ai organisé des expositions, 40 jusqu’à ce jour, et je poursuis mes efforts pour que son nom reste à la postérité.