Dans les années suivantes, les différents pays d’Europe mirent en valeur leur propre rapport avec le Japon sous des formes variées. Tandis que l’exposition de 1988 s’appliquait à montrer la mutation des différentes pratiques artistiques sous l’influence de ce que l’on découvrait de l’esthétique japonaise à la fin du XIXe siècle, de la peinture aux arts décoratifs, la Hollande dont les rapports avec le Japon avaient continué pendant la fermeture du pays par l’intermédiaire de leur comptoir de Dejima dans la baie de Nagasaki, offrait un bilan général en 1989. Au même moment, des expositions au Japon exploraient le sujet pour la France, mais aussi, dès 1990, la Pologne ou les Etats-Unis (après deux étapes américaines). Vienne, en 1990 encore, avec de nombreux exemples de pochoirs (katagami), montrait le rôle qu’ils avaient eu dans le modernisme autrichien. C’est au tour de la Grande Bretagne en 1991, puis de la Finlande en 1994, tandis que le musée Galliera à Paris présente en 1996, une exposition organisée avec Kyôto, Japonisme et mode. Tandis que la Belgique mettait régulièrement en valeur ses collections d’art japonais, Takagi Yôko publiait en 2002 sa thèse, Japonisme : In fin de siècle Art in Belgium. Florence en 2012, Barcelone et Madrid en 2013-2014, Prague en 2014, Helsinki, Oslo, Copenhague en 2016, Budapest en 2017 exploraient le japonisme dans leurs pays respectifs. Mais les expositions plus générales ne cessent pas pour autant, aux Etats Unis en 2011 ou à Essen et Zurich en 2014-2015. C’est alors que paraît à Paris, sous la direction d’Olivier Gabet, le livre Japonismes, mettant pour la première fois le mot au pluriel. Il est vrai que, le temps passant, le sens du mot recouvre des réalités stylistiques variées selon les techniques utilisées, de la peinture à la sculpture et aux arts décoratifs.
Geneviève Lacambre*
*Conservatrice générale honoraire du patrimoine