L’union fait la force. C’est en s’appuyant sur ce vieil adage que des artistes se sont réunis pour produire des zines de qualité.
Kôenji est un joli quartier tranquille de la banlieue ouest de Tôkyô, mais si vous vous y êtes rendu, fin octobre, vous avez sans doute remarqué que beaucoup de gens avaient envahi le Clouds Art + Coffee, une galerie-café et même les rues alentours. Ils étaient là pour la deuxième édition de Zine House, une exposition de zines qui dure 15 jours. Une cinquantaine de producteurs de zine (dont quelques auteurs étrangers) ont participé à l’événement.
De nos jours, tout le monde connaît les blogs. En revanche, relativement peu de gens savent que, bien avant Internet, il existait (et existe toujours) toute une communauté d’éditeurs indépendants qui faisaient plus ou moins la même chose que les blogueurs aujourd’hui, mais sur papier. Zinedom est un monde en dehors des sentiers battus qui échappe généralement au radar des grands médias. Cependant, la fabrication de zines est un phénomène mondial qui occupe des milliers de personnes. Faites une simple recherche en ligne avec le terme “zine” et vous obtiendrez des millions de réponses.
L’univers du zine au Japon n’est peut-être pas aussi important et vivant que dans d’autres pays, mais il existe plusieurs événements, magasins et autres “infoshops” à Tôkyô où vous pouvez trouver ces auto-publications à petite échelle, comme Mount Zine ou Utrecht, à Omotesandô ; Irregular Rhythm Asylum, à Shinjuku, ou encore la librairie historique de la culture underground Taco Che, à Nakano. Même la succursale du grand libraire Tsutaya à Daikanyama propose un petit coin consacré à ces publications.
Trois des participants à l’événement de Kôenji – Erica Ward, Julia Nascimento et Felipe Kolb Bernardes – sont également membres de ToCo (abréviation de Tokyo Collective), un groupe de créateurs nouvellement formé et composé d’artistes, d’illustrateurs, d’écrivains et de mangaka. En l’espace de quelques mois, ils ont déjà produit deux magazines particulièrement intéressants. Nous avons eu l’occasion de les rencontrer lors du lancement de leur deuxième création.