“Pendant qu’ils déjeunent, je leur parle, durant quelques minutes seulement, de ce qu’ils sont en train de manger. Je leur précise la provenance des produits, les familles d’aliments. Mon rôle est de les sensibiliser à un comportement alimentaire sain et varié et de les encourager à privilégier les légumes et les produits de saison pour un meilleur comportement alimentaire. Je les sensibilise aussi au gaspillage en leur expliquant en quoi consiste le travail des agriculteurs de la ville, par exemple. Jeter, c’est un manque de respect pour les personnes qui se sont données du mal pour produire cette nourriture, les enfants sont très sensibles à cet argument et cela les encourage à finir leurs assiettes mais aussi à goûter un aliment qui ne les attire pas de prime abord”, ajoute-t-elle.
A la fin du déjeuner, les plateaux sont presque tous entièrement vides. Ryûsuke, 11 ans, n’aime pas le poisson du jour, mais en mange quand même, encouragé par la nutritionniste et ses copains de classe. “C’est important d’essayer”, affirme-t-il, sans grand enthousiasme, entre deux bouchées. Le reste de la classe semble véritablement conquis et les filles se réjouissent de pouvoir finir leurs repas avec une tartine de pain au chocolat. La salle débarrassée et le tri des déchets achevé, un détour aux toilettes s’impose pour le brossage des dents et le cérémonial est terminé. A Fukuroi, selon des estimations réalisées d’après les quantités de restes récupérés en fin de service, on affirme que 95 % des écoliers de la ville finissent entièrement leurs plateaux-repas. Une prouesse enviée par les autres villes de l’Archipel qui sont de plus en plus nombreuses à faire le déplacement pour visiter les installations et en apprendre plus sur ce programme innovant. “Les jeunes enfants adoptent le comportement alimentaire qu’ils auront à l’âge adulte. C’est donc maintenant, et à l’école, que tout se joue et qu’ils doivent acquérir les bonnes habitudes et les bons gestes pour leur avenir.”