Ces défilés de “produits de saison” sont liés en partie au système de vente dans la grande distribution japonaise où 60 % voire 80 % des produits doivent être renouvelés régulièrement. Cela est difficilement imaginable pour les Français, qui retrouvent dans leurs rayons des produits éternellement identiques. Ce système permet aux Japonais de toujours découvrir des saveurs différentes, mais il oblige également les entreprises alimentaires à être constamment à la recherche de nouvelles saveurs. Cette quête existe également pour les produits salés, mais pour les sucreries, diversifier les goûts à la manière d’un “pâtissier de quartier”, en changeant les arômes a constitué une manière simple de séduire les consommateurs. Ces dernières années, cette tendance n’a fait que s’accentuer.
Derrière, se cache bien évidemment la volonté de compenser l’absence de saisonnalité dans les produits agroalimentaires industriels. Notamment dans les konbini, où l’on ne trouve presque pas de “produits non transformés” comme des légumes ou des fruits, ces saisonnalités symboliques sont en quelque sorte nécessaires pour donner une illusion de “naturel”.
Cela n’empêche pas l’existence de grands classiques comme la saveur “fraise”, l’un des fruits préférés des Japonais. Mais ce qui est retors dans l’histoire, c’est que les fraises sont des fruits du printemps, et les marques qui vendent du chocolat saveur fraise se voient obligées d’écrire “chocolat à la fraise, bon à déguster toute l’année”, comme si elles avaient inventé une technologie permettant à leur chocolat de contenir des fraises fraîches quel que soit le moment de l’année.
Au konbini, ce pays des merveilles industrielles, tout est jouet, et il n’est alors pas étonnant que l’on consomme des symboles plus qu’autre chose…
Sekiguchi Ryôko
Tendance : A chaque saison, son bonbon
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