Il estime que les récents développements qui ont fait suite à la décision de la Cour suprême de Corée du Sud peuvent avoir des conséquences désastreuses pour l’avenir des relations entre les deux voisins. “Il est un peu trop tôt pour dire de quelle manière nos économies vont être affectées, mais je ne m’inquiète pas des restrictions à l’exportation de matériaux essentiels à la fabrication de semi-conducteurs et d’écrans pour smartphones. Je ne pense pas que la production coréenne sera affectée à long terme car le gouvernement japonais comprend qu’augmenter la pression sur cette question aurait des conséquences catastrophiques.”
“Ce qui m’inquiète le plus, c’est l’effet que les tensions actuelles auront sur l’économie locale et le tourisme au Japon en particulier. L’année dernière, 7,6 millions de Sud-Coréens – sur une population de 50 millions d’habitants – se sont rendus au Japon. C’est un chiffre énorme. Cependant, la situation actuelle a conduit de nombreux Coréens à boycotter les produits japonais et même ceux qui souhaiteraient en acheter ou se rendre dans l’Archipel sont influencés par la paranoïa générale. Si les choses ne s’améliorent pas bientôt, toutes les régions dont l’économie a profité de la récente augmentation du nombre de touristes étrangers vont être sérieusement touchées. Enfin, et le plus regrettable pour moi, la Corée du Sud a mis fin aux échanges universitaires et culturels. En fait, la plupart des Sud-Coréens ne détestent pas les Japonais. C’est le gouvernement Abe qu’ils n’aiment pas. Beaucoup de gens à qui j’ai parlé m’ont demandé instamment de dire à mes étudiants qu’ils devaient continuer à aller en Corée et ne pas avoir peur, car ils aiment le Japon et la culture japonaise. C’est la chose la plus importante. Je me fiche de savoir si les gouvernements se battent. Ils vont probablement continuer à se battre pour toujours. Mais impliquer les jeunes générations, c’est-à-dire l’avenir de nos pays, est une erreur impardonnable”, affirme avec conviction Okuzono Hideki.
Jean Derome