La princesse Mako, nièce aînée de l’empereur Naruhito, épouse son amoureux, mais quitte le pays pour “se libérer”, notamment de la pollution médiatique. La joie de leurs fiançailles, en 2017, s’est transformée en cauchemar en 2018, lorsque l’Agence de la Maison impériale (Kunaichô) a annoncé le report du mariage suite à un scandale impliquant la mère du futur marié. La question que cela pose ne tient pas seulement à la liberté individuelle des membres de la famille impériale, mais aussi à l’influence des parents en général sur le choix de vie de leurs enfants.
Ces derniers temps, les médias nippons rapportent que de plus en plus de jeunes Japonais s’estiment perdants de l’oya-gacha. Oya signifie “les parents” et, gacha trouve son origine dans gachapon ou gacha-gacha, appelations japonaises des capsules toys importés des Etats Unis en 1965. Ce distributeur de mini jouets surprises fait le bruit “gacha” lorsqu’on tourne son levier et, avec le temps, l’onomatopée est devenue un mot symbolisant les aléas de la chance ou de la malchance.
En effet, il y a des gagnants et des perdants dans l’oya-gacha, et je suppose que, si l’expression est née en 2020, c’est parce que la paupérisation liée à la précarité salariale est devenue un problème majeur au Japon et, les enfants de familles démunies ont plus de difficulté qu’avant à se sortir des inégalités sociales. Ayant été élevée par des parents respectueux dans un Japon en pleine croissance, je reconnais que je fais partie des gagnants de l’oya-gacha et même de l’époque-gacha. En France où je suis venue vivre volontairement, je prétends être gagnante de l’origine-gacha compte tenu de la popularité de la culture nippone, mais souvent perdante, comme beaucoup d’autres, sur le plan du TGV-gacha, vu leur manque de ponctualité.
Quant à la princesse Mako et son époux qui s’installent à New York, pourront-ils résister pour toujours à l’influence de leur oya-gacha ?
Koga Ritsuko