Le pays des distributeurs automatiques propose des produits classiques et originaux avec de plus en plus d’options.
Le Japon est sans conteste le pays des distributeurs automatiques (voir Zoom Japon n°27, février 2013). Avec plus de 2,7 millions de machines, c’est le pays où l’on en compte le plus par habitant au monde. Tous ceux qui y ont déjà mis les pieds peuvent en témoigner. Impossible de ne pas croiser un distributeur sur son chemin, aussi bien dans les grandes villes que dans les coins reculés. Pour quelques centaines de yens, on peut s’offrir une boisson chaude ou froide, des snacks en tout genre, de petits pains fourrés, des glaces et même des bentos. Mais malgré leur omniprésence, leur nombre diminue chaque année. En revanche, de plus en plus de distributeurs tentent de se démarquer en vendant des produits atypiques. Dans le quartier de Shibuya à Tôkyô, on trouve un distributeur d’insectes comestibles, mais également de bouillon dashi, vendu comme du thé dans des bouteilles. A l’aéroport de Haneda, on peut acheter les mêmes plats que ceux servis dans l’avion (c’est la société qui fournit les plateaux repas de certaines compagnies aériennes qui gère ce distributeur, les recettes sont donc identiques). Pendant la pandémie, les restaurateurs se sont également servis des distributeurs pour s’adapter à la crise. A Kyôto, une entreprise “chef’s table” a installé quatre machines pendant la pandémie qu’elle a décidé de garder ; elles proposent des plats frais tels qu’une salade de saumon grillé, du poulet sauté à la sauce genovese ou encore de l’agneau accompagné de légumes de saisons marinés. Les distributeurs peuvent aussi rendre accessibles des repas bons pour la santé comme à Hiroshima, où une
machine propose une cinquantaine de plats élaborés par des médecins et des nutritionnistes. Depuis quelques années, les distributeurs de produits congelés ont fait leur apparition en offrant des plats issus de la cuisine indienne, française, taïwannaise ou encore italienne. Mais c’est souvent dans les gares qu’il y a l’embarras du choix avec des machines qui vendent des ramen, gyôza, okonomiyaki et même des pizzas à réchauffer au micro-ondes. Idéal pour ceux qui sortent du bureau, et ceux qui reviennent d’une soirée arrosée aux aurores.
Les distributeurs s’adaptent aussi aux nouveaux modes de consommation anti-gaspillage. Dans la préfecture d’Akita, un restaurant spécialisé dans le poisson a installé un distributeur de plats congelés cuisinés avec des poissons méconnus qui sont en général jetés au port, car considérés comme inaptes à la commercialisation. Le gérant a mis en place cette initiative pour sensibiliser à la consommation de ces espèces, et ainsi améliorer la préservation des ressources halieutiques. Avec une consommation d’électricité peu élevée (50-70 euros par mois et pas besoin de travaux), on peut installer facilement ces machines dans de petits espaces, ce qui ouvre des possibilités aux magasins et aux restaurateurs. Pour ceux qui souhaitent faire connaître leurs produits, comme pour ceux qui souhaitent se générer un revenu en dehors de leurs horaires d’ouverture sans avoir besoin de main-d’œuvre. On ne sait pas si cette tendance va se pérenniser, mais tant qu’il y aura des idées originales, ces distributeurs continueront d’attirer l’attention des Japonais amateurs de nouveautés.
Sekiguchi Ryôko