A la suite du tremblement de terre, plusieurs massacres ont eu lieu et restent encore méconnus 100 ans après.
Au milieu de l’immense perte de biens et de vies humaines causée par le grand tremblement de terre du Kantô, un détail particulièrement macabre et honteux ne doit pas être oublié : plusieurs milliers de personnes –principalement des immigrés coréens et chinois, mais aussi des militants de gauche locaux – ont été assassinées après le désastre.
Le massacre s’est déroulé sur environ cinq jours. Par conséquent, lorsque le cabinet Yamamoto
a promulgué la loi martiale le 7 septembre, la majeure partie du massacre avait déjà eu lieu. Finalement, les libertés civiles et politiques des citoyens des quatre préfectures touchées (Tôkyô, Kanagawa, Saitama et Chiba) ont été suspendues jusqu’au 15 novembre, date à laquelle elle a finalement été levée.
Le nombre exact de victimes est inconnu car les autorités japonaises ont détruit les preuves (y compris en brûlant les cadavres des victimes) et ont eu recours à différents moyens pour entraver les enquêtes. Cependant, bien que les estimations varient considérablement, la plupart des historiens s’accordent aujourd’hui à dire que quelque 6 000 personnes ont été tuées au cours des premiers jours qui ont suivi la catastrophe. L’Equipe coréenne de secours, mise sur pied par des étudiants coréens et des responsables d’églises au Japon, a mené une enquête environ un mois après le tremblement de terre. Elle a dénombré 1 781 morts à Tôkyô (environ 20 % de la population coréenne de la ville) et 3 999 à Yokohama. L’historien Kajimura Hideki a par la suite remis en question ce dernier chiffre. Reste néanmoins que le chiffre de 2000 qu’il jugeait plus proche de la réalité représente tout de même 55 % de la population coréenne estimée de Yokohama à l’époque.
La version officiellement acceptée du massacre est que les effets dévastateurs du séisme ont bouleversé l’opinion publique et l’ordre social. Dans ces circonstances extraordinaires, des civils armés de lances en bambou, de sabres et d’armes à feu ont formé des groupes d’autodéfense et ont attaqué les deux principales minorités ethniques du Japon sur la base de fausses rumeurs selon lesquelles elles provoquaient des émeutes, commettaient des incendies criminels, empoisonnaient des puits et violaient des femmes dans les environs de la capitale, de Yokohama et d’autres endroits de la région du Kantô. Cependant, des documents et d’autres sources d’information qui ont été révélés par la suite dévoilent une vérité bien différente : si certains de ces groupes d’autodéfense ont été créés spontanément dans des endroits touchés par des reportages et des rumeurs, d’autres ont été organisés à l’initiative et sous la direction de la police locale qui suivait les ordres du gouvernement.
En effet, à l’époque, le ministère de l’Intérieur envoya un message aux commissariats de police de tout le pays, leur demandant de “faire attention, car des Coréens préparent des crimes violents et des émeutes, en profitant du chaos”. Ce message a été distribué aux agences gouvernementales et aux journaux qui, à leur tour, se sont chargés de diffuser la nouvelle à la population.
Selon Hasegawa Kenji, professeur à l’Université nationale de Yokohama et auteur de The Massacre of Koreans in Yokohama in the Aftermath of the Great Kanto Earthquake of 1923 (Monumenta Nipponica, Volume 75, Number 1, 2020), la police avait mis en place des groupes d’autodéfense communautaires dans la préfecture de Kanagawa environ un an avant le tremblement de terre. “Ces groupes ont mené des activités conjointes avec la police locale, participant à l’arrestation de criminels présumés, et ont constitué la base organisationnelle de la prolifération rapide des groupes d’autodéfense après le tremblement de terre”, affirme-t-il.
Plus tard, le leader de droite Uchida Ryôhei a protesté avec véhémence contre les tentatives de la police de rejeter toute la responsabilité des meurtres sur les épaules des groupes d’autodéfense. Il a écrit que “toute la ville a vu des policiers courir dans tous les sens en criant ‘quand vous voyez un Coréen se comporter violemment, vous pouvez le battre à mort sur-le-champ’”. Par ailleurs, comme le notent les historiens Kang Deok-sang et Keum Pyong-dong, des centaines de soldats armés ont été envoyés à Tôkyô sous le slogan : “L’ennemi est dans la capitale impériale” et “l’ennemi, c’est les Coréens”.
Si la xénophobie et la résistance à l’immigration ont certainement joué un rôle important dans ce qui a suivi, le massacre généralisé des Coréens est également considéré comme une manière de punir la Corée pour les troubles causés quelques années plus tôt. En 1919, des milliers de Coréens avaient réclamé l’indépendance et la fin de l’assimilation forcée à la culture japonaise (la Corée avait été annexée à l’empire japonais en 1910). Ce qu’on a appelé le mouvement du 1er mars a finalement donné lieu à plus de 1 000 manifestations dans de nombreuses villes, qui ont été brutalement réprimées par l’armée japonaise. Selon l’historien coréen Park Eun-sik, environ 7 500 personnes ont été tuées, 16 000 ont été blessées et 46 000 arrêtées.
Un autre historien coréen, Kang Deok Sang, a souligné le fait que certains des dirigeants politiques japonais à l’époque du tremblement de terre et du massacre de 1923 (le ministre de l’Intérieur Mizuno Rentarô, le commissaire de police de Tôkyô Akaike Atsushi et le gouverneur Usami Katsuo) occupaient tous des postes de direction en Corée à l’époque du mouvement du 1er mars, respectivement en tant que vice-gouverneur, commissaire de police et ministre de l’Intérieur.
Bien que la tuerie ait été en grande partie orchestrée par les autorités, il est vrai qu’elle s’est non seulement répandue comme une traînée de poudre, mais qu’elle a rapidement échappé à tout contrôle. Dans leur soif de vengeance, les foules ont fini par lyncher ou blesser même des citoyens japonais parce qu’ils avaient une apparence ou une voix différente. Dans chaque ville, des personnes ont été arrêtées dans la rue et interrogées sur leurs origines. Parmi les victimes de cet examen vocal figuraient les Japonais qui bégayaient ou souffraient de troubles de la voix et de l’audition et dont la prononciation du japonais était jugée suspecte ou insatisfaisante. Pour la même raison, les personnes qui s’étaient installées dans la région du Kantô en provenance de zones rurales et d’autres préfectures ont été ciblées parce que leur façon de parler était différente du type de japonais parlé dans la capitale. Dans Comme une autobiographie (Ed. du Seuil/Les Cahiers du cinéma, 1985), Kurosawa Akira se souvient de cette époque et d’un épisode particulier qui a directement impliqué sa famille. A l’époque, le futur réalisateur est en deuxième année de collège. Après le séisme, son père est pris pour un Coréen car il porte une longue barbe, chose inhabituelle chez les Japonais. Il est rapidement encerclé par la foule et interrogé sur le graffiti qu’il aurait écrit sur un puits : selon les “justiciers”, il s’agissait d’un signe que les Coréens plaçaient dans les endroits qu’ils avaient empoisonnés. Heureusement, ils finissent par relâcher le père de Kurosawa.
En revanche, on sait qu’Akutagawa Ryûnosuke, l’auteur de deux nouvelles dont Kurosawa fera l’un de ses chefs-d’œuvre, Rashômon (1950), était actif dans l’un des groupes de justiciers, mais qu’il n’a probablement pas participé aux massacres. En effet, en octobre de la même année, il publie un article, dans la revue Bungei Shunjû, où il commente les massacres commis par ces groupes en déclarant que “la nature regarde froidement notre douleur. Nous devons plaindre les personnes qui se réjouissent d’une telle situation – bien qu’il soit plus facile d’étrangler un adversaire que de gagner un argument”. De même, dans le cinquième volet de Notes sur le grand tremblement de terre, une série parue dans le mensuel Chûô Kôron le même mois, il critique les meurtres et ridiculise les “bons citoyens” qui ont cru aux fausses rumeurs sur les Coréens.
Bien que la tuerie des immigrés chinois soit moins poussée, elle est tout aussi brutale et aveugle et fait au moins 600 morts. L’épicentre de l’activité anti-chinoise était Oshima, à Minami
Katsushika, l’une des banlieues orientales de Tôkyô, essentiellement ouvrière. Même dans ce cas, c’est une fausse nouvelle qui a incité les gens à agir. Le 6 septembre, le Shimotsuke Shimbun a rapporté qu’un grand nombre de Coréens et de Chinois étaient entrés dans des maisons vides et avaient commis des pillages et des viols pendant la nuit, soutenus par des fauteurs de troubles socialistes qui, entendant les cris des victimes, avaient entonné des chants révolutionnaires.
Ce n’est qu’au début des années 1970 qu’ont été publiées les premières études japonaises détaillées sur le massacre chinois, rédigées respectivement par Matsuoka Bunpei et Ogawa Hiroshi, qui ont tous deux utilisé des documents historiques provenant de Chine. Selon Ogawa, outre la xénophobie et les conflits du travail habituels, la principale raison du massacre était le ressentiment généralisé après le rejet par les Chinois des Vingt-et-une demandes (une liste de demandes secrètes émises par le gouvernement japonais en 1915 et visant à étendre considérablement son contrôle sur la Chine, notamment en donnant au Japon une voix décisive dans les finances, le maintien de l’ordre et les affaires gouvernementales) et les manifestations violentes qui avaient suivi les restrictions à l’immigration des travailleurs chinois.
Les militants de gauche et les dirigeants syndicaux ont constitué un troisième groupe cible à la suite du tremblement de terre. La démocratie Taishô – le courant libéral et démocratique qui a caractérisé la vie politique au Japon entre la fin de la guerre russo-japonaise (1905) et la fin de l’ère Taishô (1926) – avait revitalisé la résistance des socialistes aux pouvoirs en place, en particulier le mouvement ouvrier, le mouvement pour les droits civiques et le mouvement des femmes. L’armée et la police ont profité de la situation chaotique qui a suivi le séisme pour faire la chasse aux gauchistes dans toute la région du Kantô. Les deux exemples les plus célèbres de cette violente répression sont l’incident de Kameido, au cours duquel dix personnes ont été massacrées par l’armée, et l’incident d’Amakasu qui a vu des anarchistes tués par la police militaire.
A Kameido, un quartier de l’est de la capitale, la police locale a commencé à arrêter des militants sociaux connus le 3 septembre, les soupçonnant de “répandre le désordre ou de fomenter une révolution dans la confusion”. Lorsque le 13e régiment de cavalerie a été appelé en urgence dans la région, il a assassiné dix de ces personnes et s’est débarrassé de leurs corps, ainsi que de ceux des victimes coréennes et chinoises du massacre, le long des berges du canal de drainage Arakawa. Lors de l’incident d’Amakasu, qui tire son nom de l’officier de l’armée impériale Amakasu Masahiko, Ôsugi Sakae (un dirigeant informel du mouvement anarchiste japonais et le premier professeur d’espéranto du pays) et sa femme, l’anarcho-féministe Itô Noe, ont été exécutés par une escouade de la police militaire avec le neveu d’Ôsugi, âgé de six ans. Amakasu a été condamné à dix ans de prison, mais a été gracié trois ans plus tard lorsque Hirohito est devenu empereur du Japon.
Paradoxalement, au lieu de comploter contre l’Etat, certains socialistes et Coréens s’étaient portés volontaires pour aider les victimes du tremblement de terre. Par exemple, un grand nombre d’ouvriers coréens travaillaient comme débardeurs dans le port de Yokohama. En mars 1920, le militant de gauche Yamaguchi Seiken a créé un syndicat de journaliers dans cette ville, et de nombreux Coréens ont rejoint l’organisation. Expert en organisation syndicale, Yamaguchi a rapidement mis sur pied une organisation d’aide alimentaire d’urgence après le tremblement de terre, et ses hommes, dont un groupe de travailleurs coréens, ont commencé à nourrir les résidents locaux – un quartier qui était connu de la police comme un “nid de socialistes”. Yamaguchi est arrêté et, après avoir été détenu en prison pendant plusieurs mois, il est finalement poursuivi pour avoir redistribué de la nourriture et de l’eau provenant de maisons en ruine aux survivants du séisme, sans l’autorisation des propriétaires. En juillet 1924, il est condamné à deux ans de prison. En fin de compte, la répression violente de la dissidence politique a contribué à mettre fin à la démocratie Taishô. Comme le souligne Joshua Hammer le tremblement de terre du Kanto “a accéléré la dérive du Japon vers le militarisme et la guerre”.
Heureusement, dans certains cas, les groupes visés ont été aidés : d’une part, les yakuzas, qui acceptaient les Coréens parmi leurs membres, les ont protégés des lyncheurs. D’autre part, Ôkawa Tsunekichi, chef de la branche Tsurumi
du commissariat de police de Kanagawa, aurait protégé des centaines de Coréens et de Chinois. Au total, 745 Coréens (672 hommes et 73 femmes) ont été placés sous protection dans cinq établissements, et la plupart ont été libérés à la fin du mois de septembre, y compris 226 Coréens de Yokohama qui ont été hébergés à l’arsenal d’artillerie de l’armée à Yokosuka.
Cependant, selon Hasegawa Kenji, les opérations de détention préventive n’avaient pas pour but premier de protéger les Coréens, mais plutôt de protéger l’Etat contre eux et d’autres fauteurs de troubles potentiels. Le 1er septembre, le prince héritier Hirohito et son entourage devaient passer par Yokohama pour se rendre à la station balnéaire de Hakone, et les autorités ont mis au point plusieurs mesures de surveillance afin d’assurer la sécurité de son passage. Par conséquent, les plans pour de telles opérations, y compris l’endiguement de la menace coréenne et socialiste, étaient déjà partiellement en place le jour du tremblement de terre.
Les autorités ont interdit tout reportage sur les massacres coréens jusqu’au 21 octobre, et même lorsque les nouvelles du massacre ont été lentement révélées par la presse, la recherche des responsables n’était pas au premier rang des préoccupations des autorités, et la majorité de la population avait d’autres chats à fouetter. L’essentiel étant le maintien de l’ordre public et l’assistance aux sinistrés, l’armée, le gouvernement et la police ont été félicités pour le travail accompli, retrouvant ainsi le prestige qu’ils avaient perdu au cours des vingt années précédentes.
Le 5 septembre, dans un mémorandum secret, les autorités se sont mises d’accord pour “donner l’impression (en particulier à l’étranger) que les “rouges” coréens et japonais avaient en fait encouragé les actes de violence”. En conséquence, non seulement elles n’ont pas poursuivi les vrais coupables des meurtres, mais le 21 octobre, lorsque l’interdiction de la presse a finalement été levée, le journal a annoncé que la police avait engagé des poursuites contre 23 suspects coréens.
La réputation du Japon à l’étranger était l’une des questions qui préoccupaient le plus le gouvernement. Par exemple, lorsque les travailleurs migrants de Wenzhou sont rentrés en Chine le 12 octobre, de nombreux blessés sont descendus du Yamashiro Maru, le navire sur lequel ils avaient voyagé, et ont raconté les massacres qui avaient eu lieu à Oshima, ce qui a provoqué un tollé dans le port. En Chine, à l’époque, les gens collectaient et envoyaient des dons pour les victimes du tremblement de terre, mais, comme on peut le comprendre, l’opinion publique a radicalement changé une fois que la nouvelle du massacre a été connue.
Pour éviter que les gens ne diffusent ces nouvelles embarrassantes à l’étranger, la police de Tôkyô a chargé un groupe collaborationniste, le Sôaikai, d’arrêter tous les Coréens qui tentaient de quitter le pays et de les détenir dans des camps à Honjô. En fin de compte, les personnes arrêtées se sont avérées utiles lorsque le Sôaikai a ordonné à 4 000 Coréens d’effectuer un travail non rémunéré de nettoyage des ruines de la ville pendant plus de deux mois.
Tout au long de l’histoire de l’humanité, la mémoire collective a eu tendance à refléter les récits principaux d’un événement forgés par les principaux groupes sociaux et politiques, et le grand tremblement de terre du Kantô ne fait pas exception à la règle. Tous les récits officiels de la catastrophe qui ont été publiés dans les années qui ont suivi ont cherché à protéger la police et l’armée de tout blâme, les présentant comme des personnes héroïques et désintéressées qui avaient tenté en vain d’éteindre la violence et de placer les Coréens sous “protection” pour les protéger de la foule assoiffée de sang.
Bien que la position officielle sur ces événements n’ait pas changé, cette année, le comité exécutif de la réunion commémorative du centenaire des victimes coréennes et chinoises du massacre du grand tremblement de terre du Kantô, composé d’universitaires, d’avocats et de journalistes, a demandé au gouvernement d’admettre le rôle joué par les autorités et d’accorder des compensations.
Malheureusement, la xénophobie – notamment à l’égard des communautés coréenne et chinoise du Japon – et le négationnisme ont survécu jusqu’à aujourd’hui. Le 9 avril 2000, par exemple, feu Ishihara Shintarô, alors gouverneur de Tôkyô, a assisté à une cérémonie commémorative des forces terrestres d’autodéfense. A cette occasion, il a déclaré que l’armée serait nécessaire pour réprimer les activités criminelles des Sangokujin, terme péjoratif désignant les ressortissants des anciens territoires contrôlés par le Japon (Corée, Taïwan et Chine) en cas de catastrophe à Tôkyô.
Les déclarations comme celles d’Ishihara et de groupes d’extrême droite sont encore assez courantes, même si la loi sur les discours haineux adoptée par la Diète nationale en 2016 les réglemente, mais ne les interdit pas et ne prévoit pas de sanctions pour leurs auteurs. En revanche, les autorités municipales telles qu’Ôsaka et Kawasaki ont adopté des ordonnances visant à prévenir ou à interdire les discours de haine.
Depuis 1974, le 1er septembre de chaque année, une cérémonie de commémoration des victimes coréennes du grand tremblement de terre du Kantô est organisée au parc de Yokoamichô, à Tôkyô. Chaque année, les gouverneurs successifs de la capitale ont envoyé leurs condoléances. Cependant, l’actuelle gouverneure, Koike Yuriko, a cessé de le faire en 2017, un an après son entrée en fonction. A la place, elle a envoyé un message dans lequel elle a souligné “l’existence de diverses interprétations de l’histoire” et de toute façon, “il n’est pas nécessaire d’envoyer une lettre de commémoration distincte, car nous pleurons toutes les victimes, y compris les Coréens et les Chinois”. Toutefois, le gouvernement métropolitain de Tôkyô est allé encore plus loin. Le jour du souvenir, il autorise désormais un groupe de négationnistes de droite à organiser un rassemblement dans un lieu proche du parc de Yokoamichô, où ils sont libres de crier des slogans anti-coréens (voir Zoom Japon n°47, février 2015).
Maeda Akira, professeur émérite à l’université Zôkei de Tôkyô et spécialiste des droits de l’homme, a déclaré que “depuis une dizaine d’années, le déni, la dissimulation et l’oubli de faits historiques font l’objet d’un débat international. (…) Même au Japon, il serait préférable de criminaliser la négation ouverte de graves violations des droits de l’homme. Au Japon, nous avons évité la responsabilité par l’ambiguïté. Ne pas admettre les faits équivaut à un second viol qui blesse à nouveau les victimes. La position honorable du Japon au sein de la communauté internationale s’en trouve affaiblie.”
G. S.