Beau livre La cuisine en version illustrée
Pointure dans l’histoire de l’art et dans l’univers des estampes, Brigitte Koyama-Richard s’est fait une spécialité de puiser dans ces œuvres d’art pour explorer une thématique. Cette fois, elle a choisi de nous entraîner dans l’univers de la cuisine et nous livre un ouvrage que l’on dévore des yeux de la première à la dernière page. A travers plus de 100 estampes sélectionnées pour leur intérêt artistique et leur contenu gastronomique, l’universitaire nous invite à saliver tout en n’oubliant pas de donner au lecteur des clés de compréhension. Inutile de dire que ce livre est un régal pour les yeux et qu’après sa lecture vous n’aurez qu’une seule envie, celle de vous précipiter dans un restaurant pour vous remplir l’estomac.
Coffrets : Histoires de sabres
Si le cinéma japonais ne se caractérise pas seulement par les films en costumes (jidai geki), bon nombre de ses chefs-d’œuvre ont souvent mis en scène des bretteurs. L’éditeur The Jokers a la bonne idée de sortir un coffret consacré à l’un des maîtres de ce genre : Misumi Kenji. Outre le choix pertinent des œuvres présentées, on peut souligner le soin apporté à la présentation elle-même. Ajoutons aussi la sortie d’un magnifique coffret pour le film coréen The Host de Bong Joon-ho (69,99€ en UHD-4K et Blu-Ray).
Essai : A la découverte du chaînon manquant
Après avoir publié la première biographie consacrée au cinéaste Yamada Yôji (Le Japon vu par Yamada Yôji, Editions Ilyfunet, 28€), le fondateur de Zoom Japon s’intéresse à l’histoire du magazine de manga Garo qui, de 1964 à 2002, a contribué à changer le visage de la bande dessinée au Japon. S’appuyant sur de nombreux documents originaux, l’auteur décrit le rôle crucial que le mensuel fondé par le mangaka Shirato Sanpei et l’éditeur Nagai Katsuichi a joué dans ce secteur, mais aussi dans la société japonaise. En effet, il est apparu à une période clé du Japon d’après-guerre au cours de laquelle une partie de la population a voulu remettre en question le système. A sa manière, il l’a accompagnée et permis au manga de s’émanciper.
Cinéma Incontournable Ozu
Décédé il y a 60 ans à l’âge de 60 ans, Ozu Yasujirô, le maître d’Ôfuna, aurait eu 120 ans cette année. Il fallait donc lui rendre un hommage appuyé : ce que Carlotta a fait au cinéma avec la sortie de 4 films rares ou inédits en version 4K et que le distributeur a prolongé en s’associant aux Editions de la Martinière pour publier l’ouvrage de Pascal-Alex Vincent consacré au cinéaste. Avec une courte mais enthousiaste préface de Wim Wenders, ce livre est tout à la fois un excellent outil pour découvrir la vie et l’œuvre de ce cinéaste qui continue à être considéré comme l’une des références du cinéma mondial, et une formidable source iconographique sur les films et le réalisateur lui-même. C’est donc un ouvrage qui ravira aussi bien le curieux qui ne le connaît pas que l’amateur de cinéma japonais qui voudrait approfondir ses connaissances et posséder un bel objet.
Souvenir : La référence à ne pas manquer
Premier chef-d’œuvre incontesté de la littérature mondiale, Le dit du Genji, écrit par Murasaki Shikibu au XIe siècle a fait l’objet de nombreuses adaptations graphiques depuis près de dix siècles. Le musée des arts asiatique – Guimet accueille jusqu’au 25 mars 2024 une incroyable exposition qui met en valeur ces travaux à travers diverses œuvres dérivées, en particulier les rouleaux tissés par Maître Yamaguchi Itarô pour la première fois montrés dans leur intégralité. Il fallait donc immortaliser cet événement par un catalogue digne de ce nom. Réalisé sous la direction d’Aurélie Samuel, cet ouvrage richement illustré et accompagné de textes passionnants permet de plonger dans l’histoire d’un roman hors norme et d’une production artistique tout aussi spectaculaire.
Pépite : Rien que pour le plaisir des yeux
Chef-d’œuvre de la littérature chinoise, ce roman fantastique, dont le héros est un singe aux pouvoirs magiques, fut l’un des quatre grands livres chinois traduits au Japon à un moment où les autorités levèrent l’interdiction des livres étrangers dans l’Archipel. L’engouement, dont cette œuvre a bénéficié dans le pays, se retrouve dans le travail de sa mise en images auquel l’universitaire Christophe Marquet et ses associés ont voulu rendre hommage dans ce magnifique ouvrage de plus de 800 pages. Ils nous proposent de suivre le périple du singe Su Wukong (Son Gokû en japonais) en l’associant aux somptueuses illustrations de la seconde édition parue au Japon dans la première moitié du XIXe siècle. Le voyage en vaut la chandelle.