De nombreux Japonais ont découvert la présence d’une main-d’œuvre étrangère en se rendant dans leur supérette…
Le visage des supérettes ouvertes 24h/24 ou konbini en japonais change littéralement. De plus en plus, les employés aux caisses enregistreuses sont des étudiants étrangers qui travaillent à temps partiel. Zoom Japon a discuté de ce nouveau phénomène avec l’écrivain Serizawa Kensuke, auteur de Konbini Gaikokujin [Les étrangers du konbini, inédit en français] qui a passé un an à enquêter et à parler à ces personnes.
D’où est venue l’idée de votre livre ?
Serizawa Kensuke : En un sens, ce projet a débuté après la triple catastrophe qui s’est produite à Fukushima en mars 2011. À l’époque, je vivais près d’Asakusa, qui, comme vous le savez, est l’un des sites touristiques les plus populaires de Tôkyô. Du jour au lendemain, tous les étrangers ont disparu, chassés par la peur de la contamination nucléaire.
Environ un an plus tard, j’ai commencé à remarquer un nouveau type d’étrangers. Il ne s’agissait pas de touristes mais de jeunes travaillant dans des supérettes. Leur nombre ne cessait de croître et je les ai remarqués dans toute la capitale. Je me demandais d’où ils venaient et ma curiosité s’est lentement muée en une idée de livre.
Je suppose que vous avez finalement découvert d’où ils venaient.
S. K. : Au début, il s’agissait principalement de Chinois. Ils constituent aujourd’hui encore le contingent le plus important. Ensuite, vous avez beaucoup de Vietnamiens et de Népalais. Au total, environ 50 000 étrangers travaillent dans ces supérettes. Dans de nombreux magasins, la plupart voire la totalité des employés ne sont pas Japonais, y compris parfois le gérant du magasin.