A deux heures et demie de Niigata, l’île, qui fut longtemps une terre d’exil, possède de nombreuses sources d’intérêt.
Par une journée ensoleillée et exceptionnellement chaude pour un mois de décembre, j’ai emprunté de bon matin un ferry au départ de Niigata pour un voyage de 2,5 heures à destination de l’île de Sado. La sixième plus grande île du Japon peut sembler minuscule par rapport aux cinq autres îles, mais elle possède tout de même une circonférence de 260 kilomètres et est une fois et demie plus grande que les 23 arrondissements de Tôkyô. Autrement dit, elle est suffisamment grande pour exiger au moins trois jours pour l’explorer correctement et profiter de sa cuisine, sa culture traditionnelle et ses sites touristiques.
De nos jours, l’île de Sado attire un nombre raisonnable de touristes grâce à sa nature intacte (c’est le dernier habitat naturel du toki – ou ibis japonais à crête sauvage – un oiseau protégé internationalement) et à son patrimoine musical, notamment son festival organisé par le célèbre groupe de tambours japonais Kodô (voir pp. 26-29). Toutefois, le passé de l’île est caractérisé par plus d’ombre que de lumière. Plusieurs œuvres de fiction tragiques mettent en vedette l’île, notamment L’Intendant Sansho (Sanshô dayû), chef-d’œuvre de Mizuguchi Kenji de 1954, dans lequel la famille d’un gouverneur en exil tombe dans un piège alors qu’elle est en route pour lui rendre visite. Sa mère est vendue à Sado pour se prostituer.