Réalisé par Patrick Imbert, ce magnifique film sera en salles le 22 septembre. / Wild Bunch Distribution En cette rentrée 2021, deux films ont retenu notre attention avant la sortie en décembre de celui de Hosoda Mamoru. Tandis que la crise sanitaire continue de nous empoisonner la vie, comme l’obligation de présenter un document pour pénétrer dans les salles de cinéma, les esprits du 7e Art nous offrent deux superbes pépites qui, espérons-le, nous aideront à franchir cette mauvaise période. En effet, Le Sommet des dieux (voir Zoom Japon n°48, mars 2015), qui sort le 22 septembre, et 7 jours que l’on pourra découvrir le 13 octobre, nous offrent une belle leçon d’engagement et d’espoir, deux éléments dont nous avons le plus besoin actuellement pour ne pas baisser les bras devant l’adversité.Le premier film est une adaptation du manga éponyme de Taniguchi Jirô (voir Zoom Japon n°47, février 2015) et Yumemakura Baku signée par Patrick Imbert. Le plus européen (dans l’esprit) des mangaka est donc à l’origine d’une formidable réalisation qui se distingue non seulement par sa qualité technique, mais aussi et surtout par sa profondeur en termes de réflexion. Derrière l’histoire du journaliste Fukamachi en quête de l’appareil photo du Britannique George Mallory grâce auquel on pourrait savoir s’il a été le premier à atteindre le sommet de l’Everest en 1924 et que l’alpiniste Habu Jôji aurait en sa possession, le réalisateur a su conserver tout le mystère qui entoure cette passion dévoreuse pour l’alpinisme. Pourquoi aller se perdre dans la montagne ? Pourquoi risquer sa vie ? Quelles sont les motivations d’un alpiniste ? Autant de questions qui surgissent tout au long de cette petite merveille qui prouve la qualité de l’animation made in France.Ces dernières années, on a vu des dessinateurs se lancer dans le manga, certains avec succès. Patrick Imbert n’a pas cherché à faire un anime. Il a créé une œuvre originale fondée sur un manga dont il n’a pas repris les codes même si, rappelons-le, Taniguchi Jirô avait développé un style hybride entre le manga et la ligne claire. En s’extrayant de toute pression stylistique, le réalisateur et son équipe ont pu se concentrer sur la dimension philosophique du manga (lui-même adapté du roman inédit en France de Yumemakura Baku), laquelle a nourri sans aucun doute leur réflexion sur la manière de la transcrire à l’écran.Le résultat est tout simplement bluffant. Le travail sur les décors de montagne est admirable. Ainsi l’ascension finale, qu’entreprend Habu Jôji du versant sud-ouest de l’Everest, le même que Mallory, avec sur ses traces le reporter, nous fait vibrer comme si nous y étions. Le...