Cet été, j’étais impressionnée par le nombre de personnes, au Japon, accusées de sabetsu, autrement dit de faire de la discrimination (sexiste, raciale, etc). Parmi elles, pendant les Jeux olympiques (JO), il y a des cas que j’ai trouvés offensants voire infantiles, mais pas toujours discriminatoires. Mais mon avis n’est apparemment pas celui de la majorité des Japonais.
Après les JO, les propos d’un intellectuel milliardaire, méprisant les SDF et les personnes touchant le seikatsu hogo, équivalent du RSA, ont suscité la colère de la population. Ce trentenaire a affirmé que, pour lui, la vie de ces êtres-humains n’a aucune valeur à côté de celle des chats, ses animaux préférés. Cet “avis personnel”, selon lui, a provoqué une cacophonie car il s’agit de l’opinion d’un l’influenceur qui a près de 2 500 000 abonnés sur YouTube. Si les principales associations de lutte contre la précarité ont protesté, le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales a tweeté que la demande de seikatsu hogo est un droit (sans préciser qu’il est difficile à l’obtenir). Malgré les excuses du youtubeur, il est encore l’objet de nombreuses critiques. Visiblement et étrangement, les internautes protecteurs des droits de l’homme soutiennent les personnes vivant dans la misère, mais ils veulent vouer aux gémonies celui qui a commis des “erreurs de pensées” et qui s’est repenti.
En France, même lorsque j’étais une étudiante en situation précaire, je n’ai jamais fait la demande d’allocation. Je pensais qu’il fallait assumer mes choix et que les prestations sociales ne devaient pas être distribuées à ceux qui venaient de pays riches comme le mien. Pendant longtemps je croyais avoir 100 % raison et je ne comprenais pas pourquoi on me disait le contraire. Aujourd’hui, je commence à réaliser que mon idée était en contradiction avec la loi et que je faisais une sorte d’auto-sabetsu. Enfin, je suis ravie de mieux maîtriser la notion d’égalité française !
Koga Ritsuko