Le talent de Hokusai et de sa fille n’aurait pas atteint une telle réputation sans l’existence des maisons d’édition. On ne peut pas évoquer l’existence des artistes comme Hokusai sans parler des éditeurs qui ont joué un rôle considérable dans la diffusion de leurs œuvres. Dans Miss Hokusai, il est question à plusieurs reprises de leur relation parfois tendue, car, en tant que commerçant, ils se montrent très exigeants sur la qualité du travail. C’est au début de l’époque d’Edo que l’édition a commencé à prendre son envol dans le pays. D’abord à Kyôto où l’on trouvait les lettrés et les religieux, puis progressivement à Edo où s’est développée une culture plus urbaine et plus populaire. Autant les premiers ouvrages édités étaient presque exclusivement composés de textes et réservés à un lectorat peu nombreux. Publiés à Saga, à l’ouest de la capitale impériale, ces livres portaient le nom de Sagabon [Livres de Saga]. Peu d’entre eux contenaient des illustrations, mais devant le succès de ses ouvrages illustrés et la nécessité de conquérir une audience plus large pour de simples raisons économiques, les éditeurs ont entrepris de proposer des livres à l’intérieur desquels l’image était plus présente voire sans texte à l’exception d’une préface. Ce type de livres a pris son envol à partir du début du XVIIIe siècle et n’a cessé de se développer par la suite. Profitant de l’engouement du public, les éditeurs ont mis en place une relation privilégiée avec leurs lecteurs suscitant chez ces derniers une dépendance très lucrative. Au début du printemps, les maisons d’édition...