Parmi tous les projets mis en œuvre pour aider les victimes du tsunami, deux d’entre eux concernent des fêtes traditionnelles.
Les initiatives pour venir en aide aux sinistrés du séisme du 11 mars sont extrêmement nombreuses et il est difficile de toutes les relayer. Toutefois, deux d’entre elles ont retenu notre attention, car elles ont pour but de promouvoir des éléments méconnus de la culture japonaise et pourtant très importants. La première concerne des ateliers de Gujô Odori (Danse de Gujô), danse folklorique pratiquée chaque année dans la ville de Gujô Hachiman, préfecture de Gifu, au centre de l’archipel. Chaque année, de la mi-juillet jusqu’au début du mois de septembre, la ville organise trente-deux nuits de fête dans des quartiers différents au cours desquelles les habitants, mais aussi et peut-être surtout les visiteurs sont invités à revêtir un yukata (kimono de coton) et chausser des geta avant d’entrer dans la danse. Quatre ateliers sont organisés les 7, 14, 21 et 28 mai par l’Association des Japonais de Paris qui reversera les 5 € de participation aux victimes du séisme du 11 mars. Pour valider cet apprentissage, la Maison du Japon à la Cité universitaire organisera le 29 mai une Gujô Odori à laquelle tout le monde est invité à participer comme il est de bon ton de le faire à Gujô Hachiman.
Contact et réservation au 01 47 27 31 66.
L’autre initiative concerne également une fête (matsuri). Celle-ci n’a rien à voir avec la danse, mais elle concerne les chevaux et les samouraïs. Elle a pour ambition d’aider la région de Sôma où se déroule chaque année la fête de Nômaoi. Elle a lieu du 23 au 25 juillet et rassemble des centaines de cavaliers en costumes d’époque qui rivalisent pour attraper des chevaux sauvages. Remontant au Xème siècle, cette tradition est directement menacée de disparition, car la ville de Sôma est située à quelques kilomètres de la centrale de Fukushima Dai-ichi. Voilà pourquoi Takemoto Motoichi, grand amateur de cette fête et qui fut à la fin des années 1970 un pionnier dans l’introduction des mangas sur le territoire français, lance un appel à la mobilisation pour la sauver. Au travers de son association ANFAA, il tente de mettre sur pied un spectacle avec des artistes pour récolter des fonds en faveur de la ville de Sôma. Il a notamment besoin d’une salle et d’un soutien logistique. Pour tout renseignement complémentaire, merci de vous adresser à Takemoto Moto-ichi : takemotomotoichi@yahoo.fr
Gabriel Bernard
Le cœur à l’ouvrage
Au lendemain du séisme et du tsunami qui ont dévasté la côte nord-est de l’archipel, les Japonais ont plus ou moins spontanément fait preuve de retenue (jishuku) dans leur comportement de tous les jours, évitant de manifester leur joie ou réduisant de façon notable leurs déplacements. Cette attitude respectable a pesé sur l’économie du pays, en particulier dans le secteur du tourisme. Depuis le 12 avril, les appels à tourner la page et à revenir à des comportements ordinaires se multiplient. A Hokkaidô, les collectivités locales et des entreprises privées ont lancé le Projet de reconstruction par le tourisme qui consiste à mener diverses opérations afin de donner aux touristes l’envie de revenir. Cet ambitieux programme s’est doté d’un logo qui ressemble à un smiley formé à partir du caractère kokoro qui signifie “cœur”. A quelques semaines de la Fête Yosakoi Soran (Yosakoi Soran Matsuri) qui aura lieu du 8 au 12 juin ou encore du Festival estival de Sapporo (Sapporo Natsu Matsuri) qui se déroulera entre le 21 juillet et le 20 août, toutes les idées sont bonnes pour relancer l’activité touristique, sachant que cela permettra d’accélérer la reconstruction des régions touchées par la catastrophe naturelle. “Un pour tous, tous pour un”, comme le dit si bien le slogan qui accompagne cette belle initiative qui devrait inciter les touristes à reprendre le chemin du Japon.
Projet de reconstruction par le tourisme
www.visit-hokkaido.jp