L’actualité nous montre en effet que les Japonais demeurent bien mystérieux aux yeux de la plupart des Européens. La récente affaire Carlos Ghosn en est peut-être la meilleure illustration. L’arrestation et la garde à vue prolongée de l’ancien patron de l’alliance Renault-Nissan ont donné lieu à de nombreux commentaires sur le Japon qui ont souvent révélé une faiblesse au niveau des connaissances de la société locale. Ruth Benedict note avec justesse, dans Le Chrysanthème et le sabre paru en 1946 au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, que “l’un des handicaps du XXe siècle est que nous avons encore les notions les plus vagues et entachées de préjugés, non seulement sur ce qui fait du Japon une nation de Japonais, mais sur ce qui fait des Etats-Unis une nation d’Américains, de la France une nation de Français, de la Russie une nation de Russes”. Au XXIe siècle, sa remarque reste valable dans la mesure où cette attitude ne nous donne pas “la moindre chance de découvrir ce que sont les habitudes et les valeurs des autres. Si nous nous en donnions une, peut-être nous apercevrions-nous qu’une attitude n’est pas forcément mauvaise parce qu’elle ne...