Le haïku semble très différent du roman, avec un nombre limité de mots et des règles imposées. Que pensez-vous de cette différence ? K. H. : Le haïku est un art qui découpe l’instant. Au lieu de raconter une histoire sur le long terme, on choisit “ce moment où il y a cette chose”, “ce moment où nous parlons”. Alors que dans le roman, le temps s’écoule. Malgré cette différence, on y trouve aussi des similitudes. J’aime bien écrire des romans courts, des nouvelles. Il y a mille façons d’écrire, mais j’aime bien les nouvelles qui constituent des instantanés. C’est là, le point commun avec le haïku. Entre roman et haïku, lequel vous ressemble le plus ? K. H. : Un haïku se réalise rapidement et c’est un grand plaisir d’accéder tout de suite à sa concrétisation. Mais la prose me ressemble davantage. J’aime les deux genres pourtant. Quand j’écris des romans à caractère fantastique, on me dit souvent que c’est comme un poème en prose. C'est pourquoi je me considère comme une romancière très familière avec la poésie. Pourquoi préférez-vous la nouvelle plutôt que le roman ? K. H. : J'aime aussi les romans… mais dans la nouvelle, je peux mieux m’épanouir. Pour moi, un roman est quelque chose qu’on écrit à tâtons. Alors que lorsque j’écris une nouvelle, je ne vois pas d’obstacles. Vous ressentez...