Dans la préfecture de Yamaguchi, la ville de Hagi a tant su préserver son patrimoine architectural historique qu'elle donne la sensation d'un voyage au temps des samouraïs. À l'ouest de Honshu, Hagi prospère depuis plus de 400 ans. Face à la mer du Japon et encastrée entre les montagnes qui la surplombent et sa côte, la paisible petite ville seigneuriale dégage un charme fou. Ancien fief-clé de l'ère Edo où samouraïs et marchands cohabitaient, les traces de cette histoire sont toujours très présentes. En effet, si de son château, détruit par le gouvernement au moment de la restauration de Meiji, il ne reste aujourd'hui que des ruines, l'aura féodale transpire à chaque coin du centre-ville fortifié. Depuis sa fondation en 1604 par Terumoto Mori, la ville de Hagi n'a presque pas changé. A l'instar de Nara ou Kyoto, elle n'a pas souffert des bombardements de la Seconde Guerre mondiale et reste de ce fait un témoignage historique particulièrement précieux. Ce que l'on remarque en effet, en arrivant à Hagi pour la première fois, ce sont la richesse et la finesse de son architecture. Parfaitement préservée, la ville de 46 000 habitants donne vraiment l'impression d'avoir traversé les siècles sans difficultés. Alors qu'on se promène dans le centre-ville fortifié, on peut aisément imaginer le quotidien des samouraïs lorsque ces derniers régnaient encore sur la région. L'ancien quartier seigneurial entoure le musée "Hagi Meirin Gakusha", qui a été construit sur le site de Meirinkan, une ancienne école fondée en 1719 : reconnaissable à ses murs et à ses palissades blanches, ce quartier abrite les grandes résidences marchandes de la ville. Parmi elles, on trouve la sublime résidence Kikuya, bâtie à la fin de l'ère Edo, une bâtisse indispensable à découvrir, notamment pour son ravissant jardin, le Shinniwa, conçu durant l'ère Meiji. Une partie du site est reconnue propriété culturelle d'importance. Rappelons qu'à la fin du shogunat, les samouraïs de tout l'archipel se sont soudainement retrouvés privés de leurs missions et de leur statut et ont dû, de ce fait, se reconvertir dans divers métiers qu'il s'agisse du commerce, de l'artisanat ou de l'agriculture. A Hagi, nombreux sont ceux qui ont entrepris d'initier la culture du natsumikan, un agrume proche du pamplemousse mais qui se consomme cuit, souvent sous forme de friandises, de glaces, ou de jus. Côté gastronomie, du fait de sa proximité directe avec la mer, la cuisine de Hagi est abondante en poissons et crustacés : selon les saisons, près de 250 variétés différentes comme le kintaro, le setsuki aji, le susamikotoika ou encore le mafugu qui peuvent être dégustées grillées ou en sashimi. Autre plat typique de la région, le wagyu dit...