Très marqué par le cinéaste américain, Hamaguchi Ryûsuke s’impose comme l’étoile montante du 7e Art nippon. En l’espace de quelques années et une filmographie relativement courte, le jeune cinéaste a créé un univers particulier dans lequel se retrouve le public. Est-ce que le cinéma vous a toujours intéressé ? Hamaguchi Ryûsuke : Je me souviens de la première fois que j’ai vu Retour vers le futur (Back to the Future, 1985). J’étais à l'école primaire et j’avais trouvé ça tellement cool. Quand je suis entré à l’université de Tôkyô, j’ai rejoint le club d’études cinématographiques et j’ai commencé à réaliser des courts métrages. Puis, un jour, vers l’âge de 20 ans, je suis allé assister à une rétrospective de John Cassavetes à Shibuya. Ses œuvres m’ont laissé une telle impression que mon engagement à l’égard de la réalisation de films a pris un tour très sérieux. Plus je voyais de films, plus je sentais que je voulais raconter mes propres histoires. Avez-vous commencé à travailler dans le cinéma après l’obtention de votre diplôme ? H. R. : Après l’université, je suis devenu assistant réalisateur, mais je sentais que je n’étais pas encore prêt. Les écoles vous enseignent beaucoup de théorie, mais rien ne vous prépare vraiment à travailler sur un projet...