Muriel Jolivet au Canal Caf√à Sont-ils pour autant contents de leur sort ? M. J. : Si le pays n’affiche que 2,5 % de chômage, c’est bien parce que les travailleurs se contentent de ce qui leur est proposé, plutôt que d’être à la charge de l’Etat… On observera que si 90,3 % des hommes entre 55 et 59 ans travaillent, ceci est le cas de 77,1 % des 60 et 64 ans, de 53 % des 65-69 ans, de 32,5 % des 70-74 ans, et même de 13,3 % des plus de 75 ans . Les plus de 65 ans ne sont plus que 20 % à occuper des emplois dits permanents, 70 % d’entre eux rejoignant la catégorie des “non réguliers” (hiseiki). Après avoir pris sa retraite à 65 ans, un de mes amis s’est vu proposé de continuer à travailler trois ou quatre jours par semaine pour la même entreprise pour un tarif journalier correspondant à la moitié de ce qu’il gagnait auparavant. Même si nombreux sont ceux qui disent qu’ils ont besoin de continuer à travailler au moins jusqu’à ce qu’ils puissent toucher leur pension (à 65 ans la plupart du temps), nombreux sont ceux qui veulent travailler pour se sentir utiles, quelles que soient les conditions. A la question “jusqu’à quel âge envisagez-vous de travailler ?”, la majorité des seniors interrogés (42 %) répondent “jusqu’à ce que je ne sois plus en mesure de le faire”. 13,5 % “jusque vers 65 ans, 21,9 % “jusque vers 70 ans”, 11,4 % “jusque vers 75 ans” et 4,4 % “jusque vers 80 ans” ! La principale motivation avancée pour la poursuite d’un activité professionnelle reste néanmoins la nécessité économique, réponse de près de 72 % des 60-64 ans et de plus de 60 % des 65-69 ans. Lorsqu’on évoque le mariage, on pense ensuite à la famille. Cette institution avait déjà commencé sa mue dès les années 1950 comme l’avait montré le cinéaste Ozu Yasujirô. Il semble qu’elle soit aujourd’hui mal en point....