Extrait de Voyage à Tokyo (Tôkyô Monogatari, 1953) avec Hara Setsuko et Ryû Chishû. / Carlotta L’écrivain à qui l’on doit aussi Les Bébés de la consigne automatique (Koinlokkâ beibîzu, éd. Philippe Picquier) a certainement voulu montrer que le modèle petit bourgeois était en train d’éclater… L’expression de ce malaise est certainement l’augmentation des hikikomori qui se terrent chez eux, coupant tout contact avec l’extérieur… Un million de personnes (surtout des hommes) seraient concernées. Saitô Tamaki, psychiatre, spécialiste des hikikomori, tire la sonnette d’alarme dans Chûkônen hikikomori [Les hikikomori d’âge moyen ou avancé, 2020, inédit en français] en présentant une nouvelle catégorie, celle des 40-64 ans, dont le nombre (610 000) dépasserait celle des 15-39 ans (540 000). Et Saitô d’évoquer le 8050 mondai, problème qui adresse l’inversement des rôles, les plus de 80 ans ayant encore à charge des enfants de plus de 50 ans. Que deviendront-ils quand leur maman ne sera plus là pour leur apporter un plateau repas à leur porte ? L’œuvre du cinéaste Kore-eda Hirokazu est aussi hantée par ces troubles familiaux. Son chef-d’œuvre est à mon avis Nobody knows (Daremo shiranai, 2004). Le fait divers dont il s’est inspiré est pire encore que le film qui montre quatre enfants (de pères différents), livrés à eux-mêmes, abandonnés par une mère...