Pour éviter de broyer du noir, certains sinistrés du séisme ont créé des clubs où ils font du sport et créent des spectacles. Rester cloîtré dans son coin entraîne inévitablement une dégradation de la santé. Alors que la vie dans les logements précaires installés dans l’urgence perdure, la solitude est devenue une question préoccupante à Ishinomaki, et tout particulièrement chez les hommes. Mais certains d’entre eux ont voulu remédier à cette situation. “On ne pouvait plus continuer ainsi. Maintenant, c’est à notre tour de réagir”, peut-on entendre. Pour remédier à cette situation, des exercices physiques avec des sacs de riz en guise d’haltères et des réunions relatives à la santé ont été mis en place ainsi que des cours de cuisine pour les hommes qui, d’ailleurs, existaient avant le séisme. La multiplication de ces échanges ont donné naissance à un véritable sentiment de solidarité. L’important a été de faire le premier pas. Pour une fois, l’initiative n’est pas venue des associations féminines mais du côté de la gente masculine et cela d’une façon courageuse avec la création de clubs masculins. Bandeau sur la tête, T-shirt noir et bras bien bronzés, tenant dans chaque main un sac de riz en guise d’haltères, ces hommes les agitent énergiquement en suivant le rythme. A la fin du spectacle, ils nous tournent le dos et tout d’un coup, se retournant s’exclament d’une seule voix “Nous sommes bien des hommes !” C’était parfait ! Dans le regard passionné des spectatrices d’âge mûr et sous une pluie d’applaudissements, on sentait que le but avait été pleinement atteint. Cela s’est passé lors du Festival d’éducation culinaire et de santé d’Ishinomaki, au BigBand d’Ishinomaki, le 13 octobre 2013. Ce fut un moment de gloire pour le Club masculin de Ohashi, installé dans des logements provisoires du quartier Ohashi. De nombreux clubs féminins existaient dans les locaux de logements provisoires, mais les hommes, eux, avaient du mal à se réunir. Ce manque de relations de voisinage les avait conduits à se replier sur eux-mêmes et le manque d’exercices et les excès alimentaires dus au stress laissaient à craindre des risques de troubles comportementaux. C’est pourquoi, soucieux de leur santé, la ...