Situées au nord de la péninsule, les rizières en terrasses de Shiroyome Senmaida qui plongent vers la mer du Japon sont une des curiosités à voir. / Eric Rechsteiner pour Zoom Japon Souvent oubliée par les touristes, la péninsule regorge pourtant de trésors, comme ses rizières en terrasses. Si vous parcourez une carte du Japon, votre regard sera attiré par une péninsule à la forme étrange qui se détache de la côte occidentale. C’est Noto (Noto hantô). Bien que proche de Kanazawa, l’une des destinations touristiques les plus populaires du Japon, la plupart des gens ont tendance à la contourner. C’est dommage car elle a beaucoup à offrir.Malgré son climat rude, la péninsule fut également de la période Edo à la période Meiji une zone de transit pour le commerce passant par la mer du Japon. Appelés Kitamaebune, ces bateaux faisaient du commerce entre Hokkaidô et Ôsaka. C’est ainsi qu’une culture et un esprit uniques se sont développés à Noto. L’un des endroits les plus populaires de Noto est Shiroyone Senmaida, une colline pittoresque composée de rizières en terrasses, à proximité de la ville de Wajima. Elle appartient au premier site japonais inscrit au patrimoine agricole mondial, le Noto no Satoyama Satoumi. Elle a également été sélectionnée comme l’une des 100 plus belles rizières en terrasses du Japon.De petites rizières taillées à flanc de collines descendant vers la mer du Japon se chevauchent. Le site vaut la peine d’être visité en toute saison, notamment au printemps lorsque l’eau est puisée en vue de la plantation du riz, en été lorsque les semis poussent et en automne lorsque les épis de riz arrivent à maturité. De plus, en hiver, elles sont illuminées au moyen de 20 000 LED. Wajima est également un centre de pêche florissant. Depuis l’Antiquité, les concombres de mer sont un mets de choix dans la région. Pour apprécier la culture alimentaire locale, il ne faut pas manquer le marché du matin de Wajima, l’un des trois principaux marchés du matin (asa-ichi) au Japon (avec Yobuko, dans la préfecture de Saga, et Katsuura, dans la préfecture de Chiba) dont l’histoire a plus de 1 000 ans. Avec plus de 200 étals alignés le long de la principale rue commerçante, il est divisé en catégories telles que les fruits de mer frais, les fleurs et les produits agricoles, l’artisanat populaire, les aliments transformés, les vêtements et les marchandises diverses. Souvent, le prix n’est pas indiqué, ce qui vous permet de marchander avec les habitants. A proximité du marché, les amateurs de Goldorak pourront visiter le musée consacré à Nagai Gô (8 h 30 - 17 h, 520 yens/4 euros), le père du célèbre robot. Originaire de cette petite cité portuaire, il était logique qu’on lui rende hommage à travers des expositions temporaires et de nombreuses activités. Bien qu’il soit modeste en comparaison avec d’autres établissements comme celui dédié à Tezuka Osamu, à Takarazuka (voir Zoom Japon n°77, février 2018), il permet de se familiariser avec son œuvre. La boutique, qui propose des objets uniques, mérite qu’on s’y arrête. Vous ferez sans doute des heureux. Wajima qui fut un port de commerce est aussi célèbre pour sa pêche et son marché du matin. / Eric Rechsteiner pour Zoom Japon Noto est célèbre pour ses matsuri (voir Zoom Japon n°62, juillet 2016) de kiriko qui se déroulent dans de nombreux endroits de la péninsule entre août et octobre, chacun présentant des caractéristiques légèrement différentes. Le festival tire son nom des énormes chars à lanternes qui défilent pendant les festivités. Certains d’entre eux sont si grands qu’ils sont tirés par près de 100 personnes. Le plus ancien kiriko (conservé au musée Wajima Kiriko Kaikan) a été fabriqué en 1853 et est entièrement en laque de Wajima.L’île de Noto, située dans la baie de Nanao, accueille le festival du feu de Kôda du sanctuaire Iyahime, l’un des trois plus grands festivals du feu du Japon. Selon la légende, Iyahiko (divinité masculine), qui a formé la province d’Echigo (aujourd’hui préfecture de Niigata), visite l’île pour voir son amante Iyahime (divinité féminine) une fois par an.Un mikoshi, autel portatif, arrive sur la place après une cérémonie au sanctuaire. 7 lanternes kiriko de différentes tailles défilent au son des gongs, tambours et flûtes. Le rythme de la musique change et devient plus dynamique. Les gens courent autour d’un pilier de 30 mètres, en tenant des petites torches en paille. On arrive ensuite au point culminant du festival, lorsque tous lancent leurs torches sur le pilier, l’enflammant en un instant et illuminant le ciel nocturne. On dit que si le pilier tombe vers les montagnes, la récolte sera bonne, et s’il tombe vers la mer, les prises de poissons seront bonnes. Cette torche géante est aussi censée apporter une longue vie. Lorsqu’il tombe enfin sur le sol, les gens se précipitent vers lui pour en prendre un morceau, et la fête atteint son apogée.Le festival Saikai dans la ville de Shika est organisé pour demander aux dieux des prises abondantes et la protection des pêcheurs. Les femmes participent à ce festival à la place des hommes dans ces régions, car les hommes sont traditionnellement partis à la pêche ou occupés à d’autres activités professionnelles. Lorsque le tambour Togi-miyuki est battu alors que le soleil se couche dans la mer du Japon, le festival commence. Un mikoshi et le kiriko sont transportés dans toute la ville pendant que les participants entonnent la chanson du festival. Lorsque la procession arrive à l’intersection de cinq routes, les kiriko sont portés un par un en haut de la colline. Une invitation à visiter la jolie cité de Wajima. / Eric...