Un récent sondage a montré qu’une large partie des Japonais doutait des informations concernant la situation à la centrale de Fukushima Dai-ichi. Quel est votre sentiment à cet égard ? Sotooka Hidetoshi : La règle principale dans la divulgation de l’information est d’assurer la précision, la clarté et la rapidité. Si l’on n’y parvient pas, l’information perd de sa crédibilité. Cela peut alors donner lieu à des rumeurs ou des mensonges qui, à leur tour, ouvrent le chemin à la panique. En ce qui concerne la centrale de Fukushima, entre le séisme du 11 mars et l’explosion au niveau du réacteur n°1 le 12 mars vers 15h30, aucune information n’a été divulguée. La première conférence de presse n’a eu lieu qu’à 18h ce jour-là. On peut dire que les explications données pour justifier ce silence n’ont guère convaincu. Comme beaucoup d’autres, je pense qu’il est difficile d’apprécier les informations fournies lorsque Tepco, l’Agence de sécurité nucléaire et le secrétaire général du gouvernement organisent des conférences de presse distinctes. Concernant l’évacuation des zones autour de la centrale, je crois que les gens n’ont pas su ce qu’il fallait faire lorsque le secrétaire général du gouvernement a confondu l’idée de directive qui impose un certain comportement et le principe d’agir en fonction de sa propre appréciation. Le besoin de précision est donc important, mais il est vrai qu’il permet souvent de dissimuler le manque de préparation et cela contribue à mettre en péril la transparence et la rapidité de l’information. En l’absence d’informations, on peut se retrouver dans des situations ...