De manière générale, comment choisissez-vous vos projets ? Qu'est-ce qui vous inspire ? S. K. : Les films des autres sont toujours une source d’inspiration importante même des œuvres très différentes de ce que je fais habituellement, comme l’animation de Disney ou les films Marvel. J’ai aussi des idées en échangeant avec les gens. Bien sûr, il y a l’actualité pas seulement les faits divers, mais aussi les scandales politiques ou les élections. L'humanité est-elle aussi moche, cruelle et violente que vous le montrez dans vos films ? S. K. : Non, pas du tout (rires) ! Il y a bien sûr plein de mauvaises personnes. Mais la chose intéressante est que même un meurtrier peut rentrer à la maison après avoir commis un crime et jouer avec ses enfants, ou être gentil avec sa petite amie. Il existe plusieurs facettes d’un personnage et j’essaie toujours de dépeindre mes personnages comme des personnes complexes. Même les méchants peuvent avoir un côté drôle ou tendre. Personne n’est complètement bon ou mauvais. La vie est définitivement plus compliquée. Kanojo ga sonona wo shiranai toritachi (Birds without Names, 2017) est assez différent des autres films que vous avez réalisés jusqu'à présent. Quelle place occupe-t-il dans votre filmographie ? S. K. : Pendant longtemps, je cherchais une histoire d’amour qui me convienne, c’est-à-dire pas du tout banale, jusqu’au jour où j’ai lu le roman de Numata Mahokaru. J’ai été frappé par le fait que les deux protagonistes sont plutôt idiots et détestables. Je me suis dit que c’était exactement le genre d’histoire que je voulais (rires) ! C’est en effet très...