Pour leur avenir économique et leur vie de tous les jours, les Japonais comptent beaucoup sur la robotique.
L’automobile a été le moteur de notre économie pendant plusieurs décennies. Il est temps de tourner la page et de passer à autre chose. Cette autre chose, ce sont les robots.“ Tomida Shigeru, patron de Calio, est catégorique. Selon lui, le prochain pôle de croissance au Japon sera la robotique. Sa société expérimente beaucoup en la matière, en incitant de jeunes chercheurs à laisser libre cours à leur fantaisie dans ce secteur en pleine mutation. Les constructeurs automobiles ont apparemment compris que les choses étaient en train de changer et qu’il fallait s’adapter à cette nouvelle donne. Il n’est donc pas étonnant de retrouver des entreprises comme Honda ou Toyota en première ligne dans ce domaine d’excellence du made in Japan. Asimo, présenté pour la première fois en 2000, est la fierté de Honda. En onze années d’existence, le robot, dont les premiers pas nous avaient épatés, a fait des progrès extraordinaires. Aujourd’hui, il court plus vite y compris sur terrain accidenté, sait éviter les obstacles et se comporte dans certaines situations de façon autonome. De son côté, Toyota a aussi travaillé sur des humanoïdes, mais se concentre désormais sur des machines capables de venir en aide aux personnes à mobilité réduite. A l’automne dernier, il a dévoilé deux robots “infirmières” qui ont fait sensation. Le premier a pour but d’aider à marcher tous ceux qui ont des problèmes d’articulation. Le second permet à un malade de se déplacer de son lit aux toilettes sans avoir besoin de la présence physique d’un autre individu. On comprend aisément la démarche du constructeur automobile qui tente de répondre aux problèmes liés au vieillissement rapide de la population et à la pénurie annoncée de personnel d’assistance médicale. Si le Japon est déjà confronté à ces problèmes, dans quelques années, nombre de pays parmi les plus industrialisés connaîtront la même destinée. A ce moment-là, les robots de Toyota estampillés made in Japan seront en première ligne. Ce sera assurément pour l’entreprise un moment clé dans ses priorités de croissance. Mais Toyota et Honda ne sont pas les seules à travailler dans le secteur de la robotique. D’autres sociétés, petites ou grandes, et des centres de recherche se mobilisent pour faire progresser un secteur pour le moins florissant. A l’Institut de technologie de Tôkyô, Hasegawa Osamu a développé un système qui permet aux robots de se projeter dans l’environnement où il se trouve et de s’y adapter. “C’est une tentative de construire un lien entre les robots et le monde réel”, explique-t-il simplement. S’il reste encore beaucoup à faire, chacun a conscience que c’est un domaine dans lequel le made in Japan peut faire encore parler de lui et se hisser vers les sommets.
Odaira Namihei