A quelques semaines du bac, certaines lacunes peuvent être comblées grâce à la sortie du Manifeste du Parti communiste.
Depuis quelques années, l’éditeur japonais East Press s’est fait une spécialité d’éditer sous forme de manga des classiques de la littérature mondiale sans doute pour y intéresser celles et ceux qui s’en détournent, estimant qu’il y a trop à lire ou que les ouvrages sont trop épais. En France, le phénomène est identique puisque les jeunes préfèrent de loin dévorer des mangas que de se lancer dans la lecture de Guerre et Paix. Prenant le relais d’East Press, Soleil Manga s’est lancé dans la traduction française de ces mangas, substituts condensés des grands titres de la littérature. Après avoir justement publié la version dessinée du roman fleuve du Russe Léon Tolstoï et celle d’A la recherche du temps perdu de Marcel Proust, la maison d’édition passée dans le giron de Delcourt s’emploie à intéresser les lecteurs à des œuvres bien plus engagées comme Le Capital de Karl Marx et Le Manifeste du Parti communiste du même auteur co-signé avec Friedrich Engels. C’est d’ailleurs aussi une caractéristique de l’éditeur East Press que de mettre à disposition du grand public des ouvrages dont le contenu aborde des questions politiques et sociales. De fait, la jeunesse nippone aux prises avec une réalité économique bien moins réjouissante que par le passé doit apprendre à composer avec. Pour ce faire, l’accès à la littérature prolétarienne comme Le Bateau-usine de Kobayashi Takiji (traduction française chez Yago) a joué un rôle important ces dernières années. Pas sûr que l’effet soit le même en France, mais on peut tout de même saluer la sortie de ces livres qui ne remplaceront cependant jamais les originaux.
Gabriel Bernard