Avec Saya Zamurai, Matsumoto Hitoshi signe sa meilleure réalisation dans laquelle il démontre l’étendue de son talent.
Avec un peu de chance, lorsque vous lirez ces quelques lignes, le film Saya Zamurai de Matsumoto Hitoshi sera encore à l’affiche dans un cinéma. Sinon il faudra attendre sa sortie en DVD. Perdu au milieu de sorties plus médiatisées, et à quelques jours du début du festival de Cannes, ce long métrage n’a pas eu la reconnaissance qu’il aurait dû avoir. Même Zoom Japon n’a pas été suffisamment attentif. Nous aurions dû y faire plus attention et en parler dans notre précédente édition. Quoi qu’il en soit, Saya Zamurai est un film comme on en voit rarement. Son scénario singulier ne manque pas d’intérêt. L’histoire de Nomi Kanjurô, un samouraï obligé de fuir parce qu’il a décidé de ne plus servir son seigneur, est finalement arrêté alors qu’il était poursuivi par des chasseurs de prime pour le moins bizarres. Accompagné par sa petite fille qui exige de lui de se comporter comme un guerrier digne de ce nom, l’homme est condamné à se donner la mort s’il ne parvient pas à faire sourire le fils du seigneur qui l’a arrêté. Tout au long du film, on voit Kanjurô qui va tenter toutes sortes de tours pour éviter d’avoir à se faire seppuku (suicide rituel par éventration). Comme il avait réussi à le faire brillamment avec son film Dai Nipponjin (2007) dans lequel il revisitait le film de monstres, Matsumoto parvient avec Saya Zamurai à donner son interprétation du film de samouraï, élément du cinéma japonais. Une perle rare.
Odaira Namihei
Référence :
Saya Zamurai (2011) de Matsumoto Hitoshi avec Nomi Takaaki, Kumada Sea. 103 mn. VOSTF.