Installé depuis une quarantaine d’années en France, le restaurateur a été l’un des premiers à introduire les râmen à Paris.
Furuno Masashi est un pionnier. Il n’en a peut-être pas tout à fait l’air, mais il fut l’un des premiers à se lancer dans les râmen, ces nouilles en bouillon dont les Français commencent à raffoler. Il suffit de se rendre rue Sainte-Anne à Paris pour observer des files de clients prêts à attendre de longues minutes avant de savourer ces pâtes mélangées à un bouillon pour lequel chaque chef a sa recette. Il arrive à Paris en 1976 après avoir bourlingué en Angleterre et dans le sud-est de la France. D’abord intéressé par la parfumerie dont les touristes japonais étaient fous, il se lance dans le métier d’antiquaire pour répondre également à une demande japonaise. Le Japon roule alors sur l’or et les Japonais ont de l’argent à dépenser pour des tableaux ou des meubles anciens. Mais au fond, il veut se lancer dans la restauration et ouvrir un établissement dans ce quartier de l’Opéra en plein essor. Il tombe alors sur un local qui abritait une boîte de nuit, le Club 7, jusqu’à sa fermeture suite à un incendie. Le lieu était assez connu. Il arrivait même, raconte Furuno Masashi, que Mick Jagger vienne s’y produire. Sur deux niveaux, il apparaît très vite que le lieu sera parfait pour accueillir une clientèle nombreuse et pressée. Les râmen se mangent vite et les touristes nippons qui arrivent alors par cars entiers n’ont pas beaucoup de temps. Le nom qu’il a donné à son restaurant est bien choisi : Laï-Laï Ken est une expression très connue au Japon et associée aux établissements spécialisés dans les râmen. Laï-Laï est une expression chinoise qui signifie “Venez, venez”. Elle est utilisée car les râmen ont été importés de Chine à la fin du XIXème siècle (les historiens ne sont pas unanimes sur la date). Son pari est réussi puisque le restaurant ne désemplit pas. Aujourd’hui, la clientèle française est la plus nombreuse (même si on rencontre des Japonais attirés par ce nom familier). Elle apprécie cette cuisine rapide, sans chi chi et très abordable. Pour des râmen, il faut compter entre 6,50 € et 10 €. Les yakisoba (nouilles sautées) sont entre 8 € et 10 €. Des menus le midi à 9,50 € et le soir entre 14 € et 23 € permettent de satisfaire les plus gourmands. Furuno Masashi n’en demande pas plus. Il est heureux d’avoir été parmi les premiers à promouvoir cette cuisine populaire à Paris. Les Parisiens semblent lui en être reconnaissants. Ils sont tous les jours plus nombreux à attendre les bons râmen des sept cuistots qu’il emploie.
Ozawa Kimie
Pratique s’y rendre :
7 rue de Ste-Anne 75001 Paris
Tél. 01 40 15 96 90 – Ouvert tous les jours.
12h-14h45 et 18h-22h