Pour assouvir l’appétit successif des enfants pendant leurs vacances, Haruyo n’a pas hésité à se rendre chez son sauveur.
Ayant duré 40 jours, les vacances scolaires se terminent fin août. Malgré un tas de devoirs à rendre le 1er septembre, cette période estivale est la plus joyeuse de l’année pour les écoliers japonais qui en profitent pleinement pour aller à la mer ou à la montagne, voir les grands-parents éloignés, participer à des matsuri. En revanche, c’est une période très dure pour les parents qui doivent réfléchir tous les jours au goûter en plus de trois repas à préparer. D’autant plus que nous sommes privés de calme à cause de la présence continuelle des enfants. Chez moi le matin, à peine terminé le petit-déjeuner, ils me demandent ce qu’on va manger au déjeuner, alors que j’ai encore le ménage à faire.
Au déjeuner, comme il fait extrêmement chaud au Japon en été, je sers des nouilles froides telles que somen (nouilles très fines et blanches de farine de blé), zaru soba (nouilles de sarrasin froides), reimen (nouilles d’origine coréenne servies dans une soupe froide) ou encore la nouveauté zaru-tsuke men (une sorte de ramen froide mais la sauce est servie à part), facile à préparer. Mais puisque les nouilles se digèrent rapidement, les petits monstres réclament le goûter tout de suite après. Etant pâtissière moi-même, il m’est impossible de préparer des gâteaux tous les jours à la maison ! Alors j’ai toujours mon sauveur qui s’appelle le supermarché! On y trouve des pâtisseries variées toutes faites : choux à la crème, éclairs, flans, gâteaux au fromage, etc. Je suis consciente que la qualité est meilleure dans les vraies pâtisseries, mais comment puis-je me permettre d’y aller 40 jours de suite ? Chez eux, un chou à la crème coûte de 200 à 250 yens tandis que mon sauveur le propose à moins de 100 yens. Parmi les petits plaisirs sucrés du supermarché, le fameux flan au caramel avec un petit bouton à casser au dos pour vider parfaitement le récipient est toujours populaire. Et il est très à la mode de le manger congelé au lieu de le consommer frais tout simplement. Ce fabricant a suffisamment d’humour pour sortir le kit à pudding en version format géant, plus grand que ma tête. Sinon, il ne faut pas oublier le sucré de la saison: le kakigôri (glace pilée) qu’on peut trouver lors des matsuri, dans des salons de thé ou des restaurants familiaux. Il est également facile à faire chez soi avec un petit appareil familial. Chacun s’amuse à le napper à son gré : sirop, an (pâte de haricot rouge), kinako (poudre de soja), du miel, lait concentré sucré, etc.
Une fois passée la canicule, je serai plus motivée pour préparer des goûters, notamment à manger chaud : pancake à la saucisse, pain perdu appelé french toast au Japon, daigaku-imo (voir la recette), ou crêpes… Contrairement aux enfants ayant la nostalgie des vacances, j’attends l’arrivée de l’automne, la saison des gourmands !
Maeda Haruyo