Gastronomie et sympathie
Chaque quartier offre une ambiance différente et vous donne le choix pour passer votre journée à découvrir de nouvelles saveurs réinventées à chaque coin de rues.
A la fermeture des bureaux, au milieu d’impressionnants immeubles, les vendeurs ambulants installent leurs échoppes yatai, où viennent se régaler aussi bien les employés de bureau que les touristes. On peut, tout au long de la nuit, y manger des «hakata râmen», ces nouilles fines au bouillon à base de porc, ou bien du oden (genre de pot au feu), des yakitori (brochettes de poulet), pizza, tempura…. Comme chaque yatai a son style et sa carte, il est intéressant d’en essayer deux ou trois.
Pour les plus audacieux, il suffira de trouver l’adresse en vogue du moment. On peut se faire plaisir en déambulant tranquillement dans les ruelles de Tenjin jusqu’au quartier de Hakata pour dénicher l’adresse d’un de ses nombreux pubs et restaurants qui alternent entre les plus classiques aux plus « fusions »! On peut essayer un grill spécialisé dans l’huître, ou bien du wagyu (bœuf japonais) sous toutes ses formes, ou se faire une petite frayeur avec du fugu (poisson-ballon) dans un des nombreux restaurants spécialisés.
Mais encore on peut aussi découvrir de nouveaux genres de lieux : des pubs adeptes du «food design», un «Wine and patisserie», des grillades coréennes ou mexicaines, ou une «tripetoria» faisant le lien entre l’Italie et le Japon. De nombreuses épiceries et bars à vin témoignent de la curiosité et vitalité gastronomique de ses habitants.
On revient vite aux fondamentaux et on apprécie en s’installant au comptoir d’un restaurant à udon pour profiter du spectacle : façonnage, découpage et cuisson de ces pâtes épaisses sous vos yeux ! La caractéristique du «Hakata udon» en est sa suave texture. Chaud ou froid, en ragout ou simplement cuites à l’eau claire, ce plat de pâtes aux arômes délicats connaît une gamme variée.
Direction le temple Jôten-ji, à quelques rues de la gare d’Hakata pour y découvrir l’origine du udon, du soba (nouilles au sarrasin) et des manjû (gâteaux cuits à la vapeur). C’est ici, que Enni, le moine fondateur du temple, à son retour de Chine, a introduit le savoir-faire pour obtenir de la farine de blé. Cela témoigne bien que Fukuoka a été depuis toujours ouverte sur l’Eurasie. Ses spécialités locales ne s’arrêtent pas là.
C’est aussi la ville du motsunabe, un pot-au-feu aux tripes accompagnés de choux et de nira (ciboule de Chine) , etc… que l’on cuit avec de l’ail et du piment. Ce plat a dépassé les limites de Fukuoka et on le retrouve sur les cartes de nombreux restaurants de l’archipel. Il faut également ajouter le mizutaki, ragoût de poulet aux légumes que l’on déguste avec du ponzu, sauce acidulée au mélange de jus d’agrume et de sauce soja. C’est aussi la ville d’origine du karashimentaiko, œufs de morue marinés au piment que l’on mange souvent accompagné de riz, sans oublier l’Amaou : la fraise de référence dans tout le bassin asiatique.
Ville tournée vers la mer, c’est au comptoir d’un sushiya-san, restaurant de sushi, qu’il faut s’installer. Cette ville portuaire propose toute une variété de restaurants, allant du kaitenzushi (sushi sur tapis roulant) pour un petit budget à celui plus haut de gamme qui demande une réservation où vous laisserez un professionnel vous préparer son menu du soir. Pour moins de 10 personnes dans un cadre feutré et amical et environ 10 000 yens, il proposera poissons, coquillages fraichement pêchés et déclinés à la manière du chef.
L’expérience reste conviviale et comme les yatai installés sur les trottoirs, les conversations s’échangent aussi facilement que les verres de shôchû. Cette eau de vie de la région de Kyushu, distillée à base de patate douce ou blé ou autres, est préférée au saké pour accompagner et finir le repas. Spécialité de la région oblige, le large choix du type de distillation et la manière à le consommer n’invitent pas à la modération…