Pour les Japonais, le barbecue est l’occasion de s’adonner au plaisir des grillades. Et ils ne manquent pas de choix en la matière.
La douceur qui se fait sentir à Osaka en ce moment me rappelle mon premier barbecue à la française dans le Beaujolais où j’habitais. Un de mes anciens collègues en faisait chaque week-end, du printemps jusqu’en automne. J’étais surprise de voir que le barbecue faisait partie de son quotidien et qu’il n’avait besoin que d’un petit four en briques installé tout simplement dans son petit jardin. Contrairement à lui, mon mari, deux mois avant la bonne saison, part à la recherche des nouveaux produits que je découvre plus tard dans notre garage: un barbecue portable avec grille, une grande plaque de métal pour les nouilles sautées, des glacières, des tables et des chaises pliantes, et toute la vaisselle !
A chaque barbecue, le déplacement en voiture s’impose. Récemment, n’ayant pas de grand jardin et comme il est interdit d’en faire dans les parcs avoisinants, nous sommes partis avec des voisins au bord d’une rivière, sous des cerisiers à moitié défleuris. La préparation a commencé par la pose du tarp. Une fois tout le matériel installé et le charbon de bois allumé, on a commencé par cuire de la langue de bœuf finement tranchée car elle colle moins sur le gril propre. En général, la viande la plus utilisée est le bœuf, notamment ce qu’on appelle kalbi signifiant la côte (en coréen), et le diaphragme appelé harami, marinées dans une sauce spéciale.
Au Japon, les merguez sont rares, et on ne trouve pas comme en France de brochettes déjà toutes préparées. Les enfants, eux, adorent les saucisses (de Francfort de préférence). Pour le porc, on prend des baraniku (lamelle de travers de porc sans os) et tontoro (partie très grasse et tendre dans les joues ou le collier). Quant au poulet, on choisit, en général, la cuisse. De temps en temps, on se régale de brochettes de seseri, partie du collier, légèrement croquantes. Pour les légumes, on utilise du potiron ou du poivron.
On déguste aussi des pommes de terre enveloppées de papier alu avec du beurre et du sel. Comme amuse-bouche, on prépare à l’avance une salade de chou mélangée avec des algues (kobu) ou encore une marinade légère de radis blanc (asazuke) sans oublier des boulettes riz (onigiri) que l’on peut aussi griller en ajoutant de la sauce de soja, ce qui donne un côté craquant et une odeur agréable.
Tout ça, c’est un barbecue de base car on peut varier avec des grillades de fruits de mer en papillotes : coquilles Saint-Jacques, gambas et pavés de poisson blanc assaisonnés au sel, poivre, beurre avec un peu de vin blanc, de fines herbes et une tranche de citron. Le tout est à cuire sur le gril pendant 10 minutes environ. On peut y ajouter aussi un peu de sauce de soja. Le papier alu est pratique également pour cuire du porc et du poulet marinés au miso ou kôji au sel, sans le cramer. C’est aussi un bon moyen de cuisson à la vapeur pour les épinards ou les pousses de soja !
Ces derniers temps, de façon à ce que les femmes puissent faire plus facilement elles-mêmes leur barbecue, on trouve du gel allume-feu en tube et des grils jetables !
Maeda Haruyo