Kokoné-san est une charmante jeune fille de 18 ans. Elle est sur le point de finir ses études secondaires et d’essayer de planifier son propre avenir. Quel genre de personne étiez-vous à 18 ans ?
K. K. : À l’époque, j’avais déjà décidé que je voulais devenir un réalisateur d’anime. Au lycée, j’écrivais déjà des histoires et des scripts. J’étais plutôt timide. J’avais très peu d’amis, mais nous partagions tous les mêmes centres d’intérêt, en créant des films animés et vidéo. Nous étions complètement absorbés par notre activité. Comme la plupart des garçons de mon âge, je n’ai pas vraiment parlé à mes parents ou partagé mes pensées avec eux, alors ils ont été vraiment surpris quand je leur ai soudain déclaré que je voulais travailler dans l’animation.
Être réalisateur signifie travailler avec beaucoup de gens et amener tout le monde à suivre vos indications. Cela nécessite d’excellentes compétences en communication. Est-ce que cela a été difficile pour vous puisque, comme vous l’avez dit, vous étiez assez timide ?
K. K. : Au début, lorsque je travaillais avec mes amis, je me contentais de suivre leur exemple. Cependant, peu à peu, je suis apparu comme le gars qui avait les meilleures idées créatives. En outre, les autres membres ont commencé à abandonner, les uns après les autres, pour suivre d’autres centres d’intérêt. Finalement, j’ai dû davantage m’affirmer pour expliquer mes idées. C’est alors que j’ai compris que j’avais les qualités pour devenir réalisateur.
Au New York Children’s Film Festival, un enfant dans l’auditoire vous a posé la question de savoir comment vous aviez fait votre film, et vous avez simplement répondu que vous aviez rassemblé 200 personnes et, ensemble, vous aviez dessiné tous les jours pendant une longue période. C’était un échange très sympathique, mais pouvez-vous m’en dire plus sur ce processus créatif ?
K. K. : Je ne suis pas le genre de gars qui passe habituellement beaucoup de temps à dessiner lui-même, alors j’ai tendance à déléguer beaucoup du travail créatif à d’autres membres de l’équipe. Le problème consiste à choisir les bonnes personnes pour faire le travail. Ils peuvent être talentueux, mais s’avérer ne pas être de bons partenaires au sein de l’équipe. En tant qu’administrateur, je dois toujours faire attention à ce qu’ils font, à quel point ils sont parvenus dans la mission que je leur ai confiée et à ce que tout se passe en douceur. Inévitablement, des problèmes surgissent, surtout lorsque vous travaillez avec un groupe de créateurs parmi lesquels chacun peut avoir une opinion différente sur la façon de faire quelque chose. Je dois donc expliquer que leur idée est bonne, mais qu’elle n’est pas adaptée à cette histoire en particulier. Les choses deviennent encore plus compliquées lorsque vous travaillez sur une histoire originale. Si vous avez un manga comme base, vous avez au moins un modèle établi, mais dans le cas de Hirune Hime, rêves éveillés, toute l’histoire était dans ma tête et cela a été parfois compliqué d’expliquer ma vision à d’autres personnes. C’est pourquoi j’ai généralement besoin de m’impliquer davantage que je ne le souhaiterais. À la fin, je dois réaliser certaines choses que d’autres personnes auraient pu faire à ma place. En travaillant sur ce film, cela a été particulièrement vrai pour le travail de post-synchronisation. Lorsque vous devez travailler sur un film avec 300 coupes, cela prend beaucoup de temps.