Avez-vous déjà eu des doutes sur cette histoire ?
K. K. : Oui, il y a eu des moments où j’ai douté de mes choix et pensé abandonner. Encore une fois, lorsque vous travaillez sur une histoire originale, vous ne pouvez vraiment pas savoir à quoi ça ressemblera avant que ce soit terminé. Vous devez avoir foi en vous-même.
L’histoire commence trois jours avant l’ouverture des Jeux olympiques de Tôkyô en 2020. Pourquoi avez-vous choisi ce moment ?
K. K. : Les premiers Jeux olympiques de Tôkyô en 1964 sont toujours rappelés comme un succès incroyable – un événement qui a montré au monde ce que le Japon avait réalisé après la guerre. Les gens qui ont vécu cette période ont beaucoup de souvenirs des Jeux olympiques. Je suis né deux ans après, donc je ne les ai pas vécus directement, mais j’ai entendu beaucoup d’histoires et j’ai ressenti beaucoup de fierté comme d’autres personnes après le succès du Japon sur la scène internationale. Mais maintenant, les choses sont très différentes. Les jeunes comme Kokoné n’ont aucune attente particulière envers les Jeux et on ne ressent pas le même type d’excitation. Comme vous le savez, il y a six ans, nous avons eu un énorme tremblement de terre et un tsunami. Depuis, le Japon a vraiment changé et il a perdu beaucoup de son âme. Nous observons des conflits entre différentes générations, entre les jeunes et les anciens, et même la technologie, qui est un domaine dans lequel le Japon a été très fort, semble piétiner. Je cherchais quelque chose qui mettrait en évidence cette différence entre la société japonaise actuelle et celle des temps plus anciens tout en suscitant un certain enthousiasme et je l’ai retrouvé dans les Jeux olympiques.
Que pensez-vous de ceux de 2020 ?
K. K. : Je partage les opinions négatives de la plupart des gens sur la façon dont l’argent a été utilisé pour les Jeux. Je ne suis pas particulièrement enthousiaste à leur sujet. Comme je l’ai dit, les temps sont très différents de 1964 et ce pays n’a rien de particulièrement bon à montrer au monde.
Kokoné-san vit dans une petite ville de la préfecture d’Okayama. Pourquoi avez-vous choisi cet emplacement particulier ?
Y. S. : J’ai visité cet endroit lors d’un voyage et je l’ai tellement aimé que je voulais l’utiliser un jour dans l’un de mes films. Je voulais également montrer l’écart croissant entre Tôkyô et le reste du pays. C’est pourquoi la première moitié de l’histoire se déroule à Okayama alors que la deuxième partie se passe à Tôkyô.
Propos recueillis par J. D.
Références
Hirune Hime, rêves éveillés de Kamiyama Kenji avec Eguchi Yosuke, Mitsushima Shinnosuke, Maeno Tomoya. 1h50. A découvrir en salles à partir du 12 juillet 2017.