Si vous êtes à la recherche de sensations fortes, voici une liste des lieux les moins fréquentables de la capitale japonaise.
Pour rester fidèle à l’esprit et l’humeur de ce dossier consacré aux fantômes et autres yôkai, nous avons décidé de dresser une liste de neuf endroits particulièrement intéressants plutôt que d’en choisir dix comme cela se fait habituellement. Voyez-vous les Japonais considèrent le chiffre “9” comme néfaste dans la mesure où il se prononce de la même manière que le mot qui désigne la douleur, l’angoisse, la souffrance et la détresse. Suivez le guide !
1) Sunshine 60.
Lorsque vous bâtissez un grand magasin à Ikebukuro (qui fut pendant un temps le plus haut bâtiment d’Asie) sur le site même où sept criminels de guerre japonais ont été exécutés, vous énervez forcément quelques fantômes. Sa construction a été entachée par de nombreux incidents (accidents de travail, apparitions étranges). Aujourd’hui encore, certaines personnes affirment apercevoir d’étranges boules de feu qui flottent autour du lieu.
2) Sanctuaire Oiwa.
Plus connu sous le nom d’Oiwa tamiya jinja, ce sanctuaire était l’ancienne maison d’une femme empoisonnée par son mari et qui revint en tant que fantôme pour le hanter. Avec ses cheveux échevelés et son œil tombant, Oiwa est devenue le prototype d’autres fantômes féminins redoutables. Yotsuya Kaidan est sans doute l’histoire de fantômes la plus célèbre du Japon. Elle a été adaptée pour le théâtre kabuki en 1825, puis une douzaine de fois au cinéma. Selon la tradition, le personnel et les acteurs de ces productions se rendent au sanctuaire avant d’entamer leurs réalisations faute de quoi ils risquent de subir la colère d’Oiwa !
3) Ireidô.
Il est situé dans le parc Yokoami-chô où des milliers de personnes qui s’y étaient réfugiées lors du séisme de 1923 ont péri dans les flammes. Le parc a également servi de crématorium de fortune pour 38 000 cadavres. On y trouve des photos, une salle commémorative caverneuse de style bouddhiste y a aussi été construite en 1931. Celle-ci a également été utilisée pour apaiser les âmes des victimes de la Seconde Guerre mondiale.
4) Hakone Yama.
Il s’agit d’une colline située dans le parc Toyama, site de l’ancien collège militaire de médecine qui abritait plusieurs installations de recherche médicale, dont l’une aurait servi à la funeste Unité 731. On dit que des corps utilisés pour des expériences médicales y auraient été secrètement enterrés et que des os humains y sont déterrés régulièrement. Le lieu est particulièrement effrayant car, la nuit, pleurs et gémissements se font régulièrement entendre.
5) La tombe de Masakado.
Située dans le quartier financier de Tôkyô, il s’agit de la dernière demeure de Taira no Masakado, un samouraï rebelle de la fin du Xe siècle. Sa tête décapitée ne se serait pas décomposée pendant 3 mois, ses yeux continuant à tourner. Elle aurait même réussi à se déplacer de Kyôto à Edo. Les ouvriers du BTP qui dérangent la tombe risquent un accident ou la mort, et on dit aussi que les employés de bureau à proximité évitent de s’asseoir sur la tombe pour ne pas offenser le mort. Dernièrement, la tombe est devenue une “source de pouvoir” pour ceux qui veulent exploiter l’esprit de combat des samouraïs.
6) Tour de Tôkyô.
Avec un de ses pieds planté carrément dans un cimetière, et peint de la même couleur vermillon qu’un torii shintoïste, cette structure en acier datant de 1958 abrite le fantôme d’une petite fille, souvent aperçue. On y trouve également un effrayant musée de cire où l’on peut voir le portrait de Maeda Hisakichi, le fondateur décédé de la tour. Le kofun de Maruyama dans le parc voisin de Shiba est le plus grand tumulus de Tôkyô (il mesure 110 mètres de long) et est bien sûr considéré comme hanté.
7) Terrain d’exécution de Suzugamori.
Situé le long de l’ancienne route du Tôkaidô, c’était l’un des principaux lieux d’exécution de la période d’Edo. Entre 1651 et 1871, on estime qu’entre 100 000 et 200 000 personnes y ont été tuées. Le “pont des larmes” se trouve à proximité où, dit-on, les parents des condamnés attendaient pendant les exécutions.
8) Aoyama Reien.
Les chauffeurs de taxi parlent à voix basse de cette fille à la robe blanche qui les salue seulement lorsqu’elle disparaît en laissant une flaque d’eau sur leur banquette arrière. Ici ont eu lieu nombre de meurtres et de suicides à partir du XIXe siècle. La nuit, on y repère souvent des hitodama.
9) Tunnel de Sendagaya.
Construit à la hâte en 1964 pour répondre aux besoins liés aux Jeux Olympiques de Tôkyô, le tunnel passe directement sous le cimetière du temple bouddhiste Senju-in. De nombreux rapports font souvent état d’un fantôme féminin aux longs cheveux pendant la tête en bas et tombant parfois sur les voitures en faisant un bruit assourdissant.
G. S.