Obihiro est le seul endroit au monde où se déroulent des compétitions de chevaux de trait : les courses ban’ei.
Hokkaidô est la région des durs à cuire. Les hommes qui ont choisi d’y vivre en savent quelque chose. La mise en valeur de ce territoire à la fin du XIXe siècle s’est faite dans des conditions extrêmes. A l’époque, on ne pouvait pas encore compter sur des machines pour assurer le labour ou le transport de matériaux. Le cheval, la plus belle conquête de l’homme, dit-on, était donc tout désigné pour l’aider à accomplir les tâches les plus ardues. Mais les races japonaises habituées à un climat moins rude n’étaient pas en mesure de les assurer. A l’époque où le Japon s’ouvrait sur le monde et cherchait à importer ce qu’il y avait de meilleur de l’étranger pour son développement s’est tourné vers l’Europe pour y trouver des chevaux capables à la fois de résister à des conditions climatiques difficiles et de supporter des charges de travail élevées. C’est en France et en Belgique que les Japonais ont pu satisfaire leurs besoins parmi les races de chevaux de trait qui faisaient le bonheur des agriculteurs locaux. Des Percherons, des Bretons ou encore des Brabançons de Belgique – environ un millier de têtes – ont ainsi pris la direction de l’île septentrionale du Japon pour devenir des auxiliaires indispensables sans lesquels la région n’aurait pas réussi à devenir l’une des principales bases de la production agricole du pays.