La notion de “lien” si importante au Japon se retrouve dans les histoires suivantes et toujours avec la même puissance même si celle-ci est distillée par petites touches. Il est difficile de ne pas être touché par la manière dont Fujii Kei et Hirai Cocoro traite chacune des histoires. Les deux auteurs y ont mis tout leur cœur. D’ailleurs, le prénom de la dessinatrice signifie “le cœur” et “l’esprit” en japonais, et on peut y voir comme une sorte signe que l’œuvre à laquelle elle a prêté son concours déborde justement de bienveillance. “Quand j’ai eu terminé, j’ai eu l’impression que les personnages continuaient à exister quelque part, comme si l’histoire était inachevée, dans le bon sens du terme”, explique-t-elle dans un entretien publié en fin de recueil à propos de Sous un ciel nouveau. Cette impression, le lecteur la partage également et comme à la sortie d’une séance de cinéma où l’on a vu un très bon film, on se dit qu’on se replongerait bien dans ces histoires afin d’y découvrir des petits détails supplémentaires. D’ailleurs, tous les ingrédients sont là pour en faire un bon film. Selon les auteurs, une société de production les avait contactés pour acquérir les droits audiovisuels, mais malheureusement elle n’a pas donné suite. C’est bien dommage.
Odaira Namihei
Référence
Sous un ciel nouveau, de Fujii Kei et Hirai Cocoro, trad. par Géraldine Oudin, coll. Latitudes, Ki-oon, 9,65 €.